Chapitre 28 : Dernières tentatives
Pour ce chapitre nous vous proposons : Blue or black de Five Finger Death Punch, un savoureux mélange de métal avec quelques consonnances country, pour rendre le tout presque aussi fabuleux que l'immense poule cosmique qui nous guide sur ces terres désolées.
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==== PDV Léo ====
Je me réveille difficilement après la soirée mouvementée d’hier, mais nous avons cours à 11h et il faut bien que je relise mes notes de la semaine dernière pour ne pas être perdu. Cependant, je ne parviens pas à me concentrer suffisamment… Je n’ai pas eu de nouvelles d’Alan depuis hier et cela m'inquiète grandement. Il n’avait vraiment pas l’air bien quand je l’ai quitté. Ni une ni deux, je m’empare de mon cellulaire afin d’envoyer un message à mon ami : “Salut Alan ! Ça va mieux depuis hier ? N’oublie pas que l’on a cours à 11h aujourd’hui !”. J’hésite longuement à rajouter un “ça me ferait plaisir de t’y retrouver” mais me ravise ayant peur que ce dernier l’interprète d’une drôle de façon. Je range finalement mes cours et vais me poser sur mon lit, qui me sert également de canapé, laissant mon cerveau divaguer. Je repense à tous les conseils d’Alan par rapport à comment je devrai procéder avec Chloé : c’est ce soir que tout va se jouer… je vais peut-être perdre ma virginité, cette idée me terrifie complètement… Est-ce que je suis réellement prêt à ça avec elle ? Je sens mon téléphone vibrer à côté de moi et constate avec joie que j’ai une réponse d’Alan :
Alan : “ Yo, toi ! Ouais ça va on a discuté un peu avec Roger, à voir… Il est con n’empêche ! Mais au fond je crois que j’aime bien ce sale roux ! Et flemme de venir en cours tsss….”
Ayant quand même grandement envie de le voir au moins une fois aujourd’hui, j’ai une poussée de courage, qui me donne la force de contester sa décision :
Moi : “ Allez viens… c’est important de suivre les cours, en particulier celui d’analyse mathématique et statistique.”
Alan : “T’es sérieux ? C’est le pire cours du programme :/ “
Moi : “Mais non… enfin un peu, mais c’est quand même important ! Alors viens !”
Alan : “ Tu ne peux déjà plus te passer de moi, avoue ? Mais je vais venir juste pour te faire plaisir ! ”
Son message me fait rougir instantanément… Mais je veux surtout le voir afin d’être rassuré pour ce soir. Cependant cela me gênerait de le lui dire. Je me contente donc d’un : “Merci à tout à l’heure”, auquel il me répond “À toute”, suivi d’un “<3” qui me surprend un peu malgré son côté imprévisible.
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Nos cours de la journée se sont bien passés, même si Alan à absolument tenu à payer mon repas au restaurant universitaire… Enfin bref, là n’est pas la question, le stress commence à monter en moi d’une façon exponentielle tout comme la courbe de l’inflation avant d’atteindre son pic. Il me reste deux heures avant l’arrivée prévue de Louane. Tout est déjà bien préparé, mais j’ai comme une envie irrépressible de tout vérifier à nouveau : le lit est bien fait, la table est mise avec quelques petites bougies et des pétales de roses délicatement disposés ; j’ai passé un coup de serpillère, je me suis bien recoiffé. Tout semble parfait pour accueillir ma belle. Seule la nourriture est encore sur le feu, je n’ai pas préparé de la grande gastronomie mais de quoi ravir ses papilles avec mes spaghettis aux saumons fumés, en tout cas je l’espère. Je suis sûr qu’Alan trouverait à se moquer de mon manque de talents culinaires… Pourquoi est-ce que je pense à lui dans un moment comme celui-là ? Manquerait plus que je pense à lui quand Louane sera là.
Cette dernière finit par arriver plus belle que jamais… Mais quelque chose me perturbe dans sa tenue, peut-être sa jupe un peu courte ou sa chemise un peu trop ouverte. Enfin bref, il ne faut pas que je pense à ce genre de choses : Louane essaye juste de m’aguicher un peu, rien de plus. Je l’invite à rentrer dans mon humble appartement mono-pièce et vois à son regard qu’elle est ravie de l’ambiance et la décoration que j’ai réussi à apporter à ce si petit logement.
Après un baiser langoureux, je lui demande de bien vouloir s’installer à table, en imitant un serveur de grand restaurant. Le repas se passe merveilleusement bien ; nous discutons de nombreux sujets, notamment son projet de voir ses parents durant les vacances qui approchent, mais je ne parviens pas à profiter pleinement de toute cette situation… toujours bien trop perturbé par ce qui est censé se passer après… Je lui ai promis de faire mieux que la dernière fois, mais je ne sais toujours pas si je m’en sens réellement capable. Le repas terminé, elle s’approche de moi d’une démarche féline et vient s’installer sur mes jambes en disant :
- Léo, j’aimerais beaucoup passer au dessert !
- Euh… oui, enfin euh je n’ai rien acheté pour le dessert, si tu veux j’ai des glaces dans le frigo !
Louane m’observe avec un air dépité comme si je venais de dire une énormité… Je ne comprends pas trop ce qu’il se passe. D’un coup, l’image d’Alan à moitié à dénudé m’expliquant comment m’y prendre me revient en mémoire. Je comprend que le dessert dont elle parle n’est peut être pas à prendre au sens premier du terme, mais plus comme une métaphore sexuelle osée. J’ai l’impression qu’elle désire vraiment connaître ce genre de chose avec moi. Je me remémore alors toutes les “astuces” d’Alan et sors avec autant d’assurance que je le peux, en essayant de ne pas prendre commande à mon boulanger :
- Euh… moi aussi j’aimerais beaucoup faire l’amour avec toi !
- Tu sais que t’es mignon à essayer de sortir des trucs sensuels toi !
- Roh ça va… Je sais pas faire ça moi… Mais je veux vraiment essayer avec toi Louane !
Elle m’embrasse, puis me tend sa main afin que je la suive sur mon lit. Telle une aguicheuse née, ma copine se place à califourchon au-dessus de moi et commence à défaire sa chemise bouton après bouton. Lorsque sa poitrine est en face de mes yeux, cachée par sa simple lingerie, je détourne le regard est rougis instantanément - décidément rougir devient une sacré habitude - Louane m’observe, dubitative, et semble vouloir vérifier quelque chose en approchant sa main de mon entrejambe… qui ne semble pas réellement vouloir se réveiller, contrairement à la scène plus ou moins similaire vécue avec Alan quelque jours auparavant. Elle se rhabille avant de venir s’asseoir près de moi, m’embrasser puis me caresser la joue pour enfin me demander avec une énorme compassion dans la voix :
- Tu es sûr que tu veux essayer avec moi Léo ?
- Oui… enfin euh je crois… je ne comprends pas pourquoi ça ne marche pas comme je veux …
- Tu sais Léo, je crois comprendre moi ! J’ai bien l’impression que tu n’es peut-être tout simplement pas fait pour être avec une fille.
- Hein ? Comment ça ! m’offusqué-je.
- Eh bien je me dis que tu serais peut être plus satisfait avec Alan par exemple. J’ai bien remarqué que tu le dévorais du regard à la soirée, peut-être inconsciemment.
- Ah euh… Je ne sais pas trop quoi dire, c’est vrai qu’il me perturbe beaucoup ces derniers temps.
- Ouais j’imagine, je dois bien admettre qu’il dégage un certain quelque chose, un peu comme une sorte d’aura.
- Ouais…
- Et puis aussi, je dois te rappeler ce qu’il s’est passé avec Antoine au lycée : il t'intéressait aussi beaucoup il me semble, tu l’avais embrassé même non ?
- Euh… oui enfin c’était lui qui m’avait embrassé mais … euh, j’étais avec toi … Et en plus, c’était juste un jeu…Mais tu crois vraiment que je puisse être …
- Gay ? finit-elle. Ouais, ça ne me choquerait pas, et tu sais je ne t’en voudrais pas. C’est comme ça, tout le monde n’aime pas les filles mais parfois certaines personnes ont plus de mal à s’en rendre compte. Tu as quand même été exceptionnel pendant ces deux années mon petit Léo, mais il faudrait peut être que l’on rompe !
- Euh merci… Il faut que j’y réfléchisse, je crois.
- Yes je te laisse, mon petit blond préféré ! dit-elle en m’embrassant une dernière fois.
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