Chapitre 31 : Réminiscences et tergiversations
Pour inaugurer cette nouvelle partie, nous vous proposons Don't Need You de Bullet For My Valentine.
=== PDV Alan ===
Avachi dans mon canapé, cela fait maintenant deux jours que Léo et moi avons eu notre discussion sur notre amour réciproque. Après ce qu’il s’est passé je me sens extrêmement mal, je panique et suis stressé, je me demande ce qu’il adviendra. Je ne parviens même plus à trouver la motivation d’aller gratter quelques accords. Depuis deux jours je n’ai pas bougé de ce canapé qui est devenu mon meilleur ami. J’ai reçu plusieurs messages de Léo qui s’inquiétait de mon manque d’assiduité, mais je n’ai pas pris le temps de lui répondre de manière construite. Roger quant à lui, s’est inquiété de mon état de santé, sans aucune réponse de ma part. Quel pitoyable ami je fais…
Alors que je broie du noir seul dans ma torpeur, la sonnerie de la porte retentit et me secoue dans mon cocon de solitude. Je me lève difficilement et me dirige vers la porte, en espérant fortement qu’il ne s’agisse pas de ce petit blond qui perturbe mon esprit. À mon grand bonheur, une tignasse rousse se tient à l'entrée. Après avoir ouvert, Roger pénètre dans mon antre, avant de me jeter dans la salle de bain, tout en déclarant dans son élégance naturelle :
- Mec, tu pues tellement que j’ai l’impression de rentrer dans une porcherie ! Alors à la douche ! Ça va te réveiller et après tu m’expliques pourquoi tu es numériquement mort depuis deux jours.
Après, une douche qui m'a fait un bien fou, Roger m’invite à me rassoir sur mon canapé. Il m’explique que Léo est allé lui demander s’il avait des informations sur moi-même… Pourquoi s’inquiète-t-il autant pour moi ? Définitivement, je ne comprends rien à l’amour. Roger m’observe avec des grands yeux, attendant une réaction de ma part. Ce qui m’oblige à avouer :
- J’ai merdé ! Voilà ! J’ai totalement merdé avec Léo.
- Et pourquoi t’as merdé ? Ne me dit pas que tu as sodomisé ce pauvre petit !
- Euh non ce n'est pas ça. Mais on s'est embrassés et euh… je crois qu'on sort ensemble.
- Et bien c’est une bonne nouvelle du coup, non ?
- Oui… enfin je crois mais je sais pas. J’ai peur que… enfin tout recommence, paniqué-je.
- Sérieusement Alan, tu penses vraiment que Léo peut se comporter comme Arthur ? Tu l’as vu, il est tout gentil, tout timide et pas réellement sûr de lui. Totalement l’inverse de l’autre connard qui t’as fait souffrir. C’est juste impossible que ça se passe de la même façon !
- Ouais, tu as peut-être raison.
- Et puis concrètement, depuis quelque temps j’ai bien remarqué que tes batifolages permanents ne te satisfaisaient plus, et qu’au contraire le fait de te poser avec quelqu’un et surtout le petit Léo te tourne pas mal dans la tête.
Je ne peux qu'acquiescer ce qu’affirme Roger, mais malgré tout je reste terrifié à l’idée de me retrouver de nouveau en couple. Alors que je continue à réfléchir, la vibration de mon téléphone me sort de ma morosité. Un message de Léo s'affiche sur l'écran : “Salut Alan ! Le cours de gestion a sauté. Je me demandais si tu ne voulais pas qu'on se voie… :)”. Pris de stupeur, je lâche mon téléphone comme si ce dernier venait de me lancer une décharge électrique et me brûler au deuxième degré. Roger regarde le message qui est affiché sur l’écran et me sourit.
- Tu devrais lui répondre, ça te ferait le plus grand bien j’en suis sûr ! déclare l’hurluberlu orange tout en continuant à me sourire bêtement.
- Veux pas ! affirmé-je comme un enfant désobéissant à son père.
- Je ne te laisse pas réellement le choix Alan, si tu ne le fais pas je réponds à ta place et te sors de force pour que t’aille le voir.
- Ok… ça va, je vais lui répondre.
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Nous convenons de nous retrouver dans un petit bar sympa en bord de plage. Mon habituel Bar’Char Al Assad étant fermé pour l’instant, je n’ai pas d’autre choix que de me plier à la volonté de Léo, même si en réalité ce petit établissement semble bien agréable et à un petit côté romantique. Je m’extirpe difficilement de mon appartement, après que Roger m’a laissé en me criant dessus :
- T’as intérêt à pas te débiner, sinon je reviens et je te pète la gueule !
Franchement sympa, le meilleur pote ! Qu’est-ce que je deviendrais sans lui ? Je me suis bien évidemment apprêté comme s’il s’agissait d’un premier rencard. Une belle chemise blanche, un jean en somme assez classique accompagné d’une paire de basket également immaculées. Une fois dans la rue, je me rends compte avoir oublié de mettre mes lentilles de couleurs. Après un petit relent et un léger haut le cœur, je me rappelle que Léo est déjà au courant de mes yeux vairons qui ne semblaient pas le déranger plus que cela ; il avait même affirmé me trouver beau.
La musique à fond dans les oreilles, l’air marin me procure le plus grand bien, malgré les milliers de questions sans réponses qui tournent dans ma tête.
Arrivé à notre lieu de rendez-vous, je ne suis pas étonné de le voir déjà installé avec ses magnifiques cheveux blonds qui reflètent toute la lumière de l’astre solaire. Il est tout de même splendide ce petit batteur, qui tapote ses doigts délicats sur la table en attendant ma venue. Ce dernier se lève brusquement alors que je m’approche de la table. Nous hésitons quelques secondes sans un mot : Est-ce que l’on doit s’embrasser ? Se serrer la main ? Nous optons finalement pour la seconde option, avant de nous installer et prendre commande. Il me scrute de son regard azur pendant quelques secondes qui me semblent durer bien plus longtemps, avant de me demander :
- Alors comment ça va ? Ça fait deux jours que je n’ai aucune nouvelles de toi, c’est à cause de ce qu’il s’est passé ?
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