Forger une arme
- Monsieur Schäfer, je pense que vous devriez considérer mon expertise. Vous ne pouvez pas user de la violence contre des créatures sensibles, avez-vous seulement pensé aux conséquences sur elle ?
Et voilà Amandine Deschamps me faisant là moral, dans mon bureau. Cette femme est quelqu’un de pertinent, la plupart du temps.
- Madame Deschamps, j’entends bien les problématiques que suscite mon intervention très musclée, comme le traumatisme et l’humiliation. Mais pas aujourd’hui, votre sujet préféré, Bastet, a commis un acte de rébellion qui mériterait le peloton d’exécution dans l’armée. Une tentative de désertion.
Elle est scandalisée, je le vois bien dans ses yeux foncés. Toute son âme essaie de cacher une vérité.
- Ce n’est pas mon sujet favori.
- Disait la femme qui avait les joues aussi humides qu’une fleur couverte de rosée. Je ne suis pas dupe, j’ai bien vu et très bien entendu ce qui s’est passé dans votre bureau. J’ai vu une mère et sa fille adoptive.
- Vous vous méprenez.
- Niez, qu’importe, le mal est fait. Rebondissez et continuez ce pour quoi je vous ai embauchée. Et cette fois-ci, souvenez-vous, gardez vos distances. Ce sont des armes et non des enfants. Dois-je vous rappeler qu’ils ont pour but de remplacer les soldats ?
- Non, mais je ne suis pas d’accord avec cette vision. Plus maintenant. Ils peuvent être tellement plus que des soldats.
Elle ne va pas commencer à me faire une crise elle aussi ?
- Alors, partez, je peux aisément vous remplacer.
Évidemment qu’elle ne va pas partir. Regardez-moi ça, hésitante, pour finalement revenir au même point.
- Et bien quoi ? Vous ne voulez pas ?
- Non, Monsieur Schäfer.
Je vais faire preuve d’un peu d’empathie.
- Je comprends que le travail en ces lieux soit éprouvant. Tout le monde n’a pas forcément le moral suffisamment solide. Prenez donc une semaine de congé payé, vous et ainsi qu’Éric. Allez donc à un restaurant ou bien promenez-vous. Libérez-vous de vos responsabilités d’ici ; nous pouvons gérer le tout sans problème.
Cette perspective semble peu l’enchanter. Mais elle l’accepte et prend congé. Après tout ce qu’ils ont vécu, le besoin de repos doit se faire fortement ressentir.
Dès le lendemain, je m’occupe de Bastet.
Quand j’ai eu l’idée de mélanger l’ADN d’un chat à celle d’une femme qui faisait de la dance et de la contorsion, j'imaginais un être qui aurait une motivation hors du commun, le goût de l'effort et de la compétition.
J’ai au contraire un être têtu, fainéant, qui devient de plus en plus agressif. Dans la cellule d’isolement, c’est plus qu’une bête enragée qu'autre chose. Elle ne cesse de frapper qu’une fois fatiguée.
J’aurais dû faire comme Félix et prendre celui d’un soldat. Ah oui, c'est vrai. Il y en avait très peu chez nos donneuses femmes à ce moment.
Alors en conséquence, je décide de la priver du peu qu’on lui a donné, finit les délicieux plats, isolés dans une cellule individuelle et en plus, la télévision, son seul divertissement. Je suis convaincue que si je la laissais ainsi, l’ennui ou la folie la tuerait.
Je vais faire preuve de fermeté et elle va vraiment le sentir passé. On va lui faire comprendre ce qu’est l’armée.
Dans la salle de formation individuelle, avec un garde à chaque coin et un sol entièrement recouvert de Tatami couleur blanc. Je l’attends, elle est habillée d’un kimono de judo blanc et de gants pour l'empêcher d'utiliser ses griffes. Elle est accompagnée de quatre gardes qui disposent en refermant la porte.
Bastet observe la pièce, elle n’a pas l’air aussi affectée par son isolement.
- Tu te souviens de moi ?
- Non.
Elle détourne le regard, on va faire semblant d’y croire.
- Très bien, j’imagine que c’est le coup sur la tête qui t’a fait oublier. Alors je me présente, je suis Gunther Schäfer.
- Et donc ?
Une petite insolente que je vais mater dans la minute si elle continue ce petit jeu.
- Et donc tu me dois le respect.
- Et seulement parce que vous portez ce nom ?
- Je suis le scientifique qui t’a créé, Bastet. De ce fait, tu me dois aussi l’obéissance.
- Vous rêvez.
- Monsieur Schäfer.
- j’ai compris.
- Non, tu dois dire Monsieur Schäfer quand tu t’adresses à moi, et ce, à chaque début et fin de phrase.
- et moi, je répète ce que j’ai dit. Vous rêvez.
Je la gifle. Voilà, la peur dans ses yeux d’enfant pourri gâté.
- La mémoire te revient ?
- Je ne vois pas...
Une autre.
- Tu es une forte tête, alors laisse-moi t’éclaircir les idées. Je suis ton officier formateur, je vais t'inculquer les bases d'arts martiaux et de la discipline. En clair, tu vas sacrément morfler si tu n’obéis pas.
- Monsieur Lebon Arien, j’aimerais bien voir ça.
Je souris et lui décoche un uppercut. Elle essaie de fuir. Encore. Je prends son bras et le tort. Elle ne plie pas le genou. Un coup dans sa cuisse, face contre terre, je la maintiens.
- Tu es drôle. Mais tu as oublié le Monsieur schäfer à la fin.
Cette bête se débat en hurlant son angoisse. J’ai une très bonne prise, c’est le moment.
- Maintenant, je vais te dire les quatre vérités sur ta misérable existence : la première, personne ne te sauvera, car ta vie n’a aucune importance. La deuxième, j’en dispose comme bon me semble. La troisième, tu n’as pas et tu n’auras d’autre choix que ceux que je t’accorde. La quatrième, tu es une arme, mon arme. Ai-je été bien clair ?
- Oui... Ah !
Son épaule va craquer, je le sens sous ma main, cette tension qui arrive au point de rupture.
- Tu as oublié deux choses.
- Monsieur, oui Monsieur…
- Monsieur Schäfer, avec l’accent allemand. Tu travailleras aussi ça en regardant des films dans cette langue avec les sous-titrés Français. De mon choix bien sûr.
- Monsieur Schäfer, oui Monsieur Schäfer.
- C’est bien Sekhmet.
- Sekhmet ?
Cet air ahuri, oui, je la dépossède même de son identité. C'est ma créature.
- C’est ton nom, celui que je te donne, Bastet la rebelle est partie en sortant du laboratoire, il ne reste que Sekhmet. La guerrière, c’est ce que tu es.
Grogner et me juger, c’est tout ce qu’elle peut faire. Même ça, je ne l’autorise pas, je frappe alors son flanc abdominal.
- Mia ! Pourquoi !? Aie !
Je la retourne comme l’acier, il faut la soumettre pour qu'elle prenne la forme désirée. Voilà, ses larmes, ses claquements de mâchoire, la terreur et ce désespoir. Toute impureté va disparaître avec le souvenir de la douleur qui enflammera son âme d’un seul désir, celui de survivre.
- Pourquoi !? Pourquoi !? Aaaah… ! Je voulais simplement être heureuse ! Pourquoi me brimer !? Pourquoi dois-je encore souffrir !?
- Toute cette souffrance, elle n'est rien en comparaison de ce qui t’attend sur un champ de bataille. Regarde.
Je lui montre mon épaule gauche.
- Cette blessure et le résultat d'une balle, tout ce que je fais, c’est pour notre bien, le tien y compris, soldat Sekhmet.
- Vous êtes complètement fou ! Vous êtes…
Je l’avais prévenue, une baffe de plus. Et la voilà en pleine crise d’hystérie, hurlante et se débattant dans tous les sens. Elle est trop atteinte par la dureté de mon éducation. J’ordonne à mes hommes de la remettre en cellule avec une liste d’exercice physique, pour renforce se frêle corps.
Je lui laisse deux semaines pour se remettre de toute cette violence.
Nous y revoilà. Dans ma forge, je vois un feu dans les yeux de Sekhmet, mais est-ce que c’est celui de la rébellion ?
- Bonjour, Sekhmet.
- Bonjour, Monsieur Schäfer.
J’allais pour la frapper, mais je ne lui ai pas appris à saluer, ah… Quelle négligence, c’est qu’elle m’avait vraiment énervée. Et puis elle a fait un effort pour la prononciation, même si toujours maladroite.
Je lui montre le garde-à-vous.
- Désormais, c’est ainsi que tu me salueras, moi et les agents de sécurité. Fais-le.
Elle le fait en roulant des yeux et en retenant son soupir d’agacement.
Je la gifle.
- Ne me manque pas de respect, Sekhmet.
Elle détourne son regard, intimidé.
- Regarde droit devant toi.
Brave Sekhmet, toute tremblante. Il reste une part de Bastet.
- Repos, comme ceci. Compris ?
- Oui
Gifle.
- Monsieur Schäfer.
- Monsieur Schäfer, oui Monsieur Schäfer.
- Plus fort.
- Monsieur Schäfer, oui Monsieur Schäfer !
Je lui hurle au visage.
- Plus fort ! Je n’entends pas !
- Monsieur Schäfer, oui Monsieur Schäfer !!
Je commence à voir enfin un soldat en elle.
- Bien. A-tu fais tes exercices ?
- Monsieur Schäfer, oui Monsieur Schäfer.
- Plus fort !
- Monsieur Schäfer, oui Monsieur Schäfer !!
-Bien, voyons ça tous de suite.
Un coup dans son ventre trop tendre.
- Vraiment ? Tu es sûr ?
-Aha !
- Reste debout.
Un autre, elle a mal alors que je n’ai même pas mis toute ma force.
- J’ai dit, reste debout.
Décevante, elle a fléchi.
- C’était certes, un délai un peu court, mais si tu avais respecté mes consignes, tu aurais peu résisté à ces deux coups. Tu m'as désobéi et menti.
- Monsieur Schäfer, je vous jure que j’ai dit la vérité, Monsieur Schäfer.
Elle murmure dans sa main, aussi basse que possible, faisant mine de se nettoyer le museau dégoulinant de morve.
- Il peut toujours courir.
Un coup de pied dans le ventre.
- J’ai entendu, tu es butée, ma parole. Présente-moi tes excuses, tout de suite, et au garde-à-vous.
Elle se redresse péniblement.
- Monsieur Schäfer, veuillez accepter mes sincères excuses. Monsieur Schäfer.
Frapper.
- Elle ne l’était pas. Recommence et plus fort.
- Aghe… Monsieur Schäfer ! S’il vous plaît, acceptez mes plus plates et sincères excuses !
Frapper, frapper, encore et encore, tel le forgeron avec son marteau contre l’acier brûlant, frappé contre l’enclume, cette arme qui gémit, vacille. La voilà à terre, combien de fois dois-je la briser pour lui faire prendre la forme voulue ?
- Encore plus fort !! Plus de cœur et surtout, n’oublie pas le Monsieur Schäfer à la fin !! Sinon…
Boyer me passe la cravache que je fais claquer.
- J’userai de cet outil, mes poings à côté sont des caresses.
Bon sang, elle perd le contrôle, elle se tient la tête comme prise dans une vision de démence.
- Pi-pitié… Mon-monsieur… Pitié… S’il vous plaît… Ar-arrêtez… Je…
Je fouette le sol juste à côté de son visage imprégné de regret. Chouinant encore plus ; quel triste spectacle.
- Redresse-toi !!
Pression et fouet. Je ne lui laisse aucun temps de réflexion.
- Plus vite !! Et arrête de pleurer !! Je te l’interdis !!
La revoilà, ma Sekhmet. Droite comme un i, prête à obéir.
- Mon-Hic ! Monsieur Schäfer !!! Veuillez me pardonner pour mon comportement, s’il vous plaît !!! Hic ! Hic ! Monsieur Schäfer !!!
- Je te pardonne cette fois, y compris pour ton hoquet, mais tu seras privé de rations complètes pendant deux jours. Tu n’auras que de l’eau et un peu de pain. Cela t’apprendra pour m'avoir fait user ma voix. Est-ce que c’est imprimé cette fois dans ta petite caboche ?
J'insiste en appuyant mon doigt sur son crâne.
- Monsieur Schäfer !!! Oui, Monsieur Schäfer !!! Hic !
Là, c’est bien. Je pose ma main sur son épaule et le lui tends le fouet, juste sous son nez. Elle le renifle.
- Et surtout, n’oublie pas, ce cuir est plus dur que le tien.
Le simple fait de lui suggérer une douleur qu’elle ne connaît pas lui fait déglutir et haleter bruyamment. Elle ne hoquette même plus.
- Monsieur Schäfer !!! Je ne l'oublierais pas !!! Monsieur Schäfer !!!
- Bien…
Je fais craquer mes articulations.
-Commençons le vrai entraînement. Prépare-toi mentalement, ça va être très éprouvant.
Le mois qui suit, chaque jour, je l’ai formée, elle en bave au sens littéral, je la pousse aussi loin que possible jusqu’à l’évanouissement s’il le faut. Rattraper le temps qu’elle m’a fait perdre.
Puis je me souviens de ce que Deschamps m’a dit, il faut les récompenser pour leur effort, avec Félix, cela marche, mais Bastet ? On verra lors de l’entraînement à la nage à la fin du mois. Je lui mets ça en plus sur la liste. Visionnée des cours de natations.
Jour J, le cours de natation, je l’attends avec un garde, Oscar. Escortée par trois autres, elle est habillée d'un maillot de bain une pièce de couleur noire. La voilà qui vient à moi et se met au garde-à-vous au bord de l’eau.
-Monsieur Schäfer, je suis prête pour l'entraînement. À vos ordres, Monsieur Schäfer.
- Repos Sekhmet.
Elle jette un œil aux cinq mètres de profondeur, aucun éclairage pour y voir nettement et cela l’inquiète. C’est pour ça qu’elle lève la main.
- Tu plonges, et sans discuter.
- Monsi...
- Exécutions ! Tu as dix secondes.
Elle allait le faire, mais la peur la freine.
- Monsieur Schäfer…
Dit-elle avec un accent meilleur que la dernière fois
- Je ne sais pas nager ! Monsieur Schäfer !
Je vois, c’est plus profond, peut-être même instinctif. De qui tient-elle ça ? Grande question, félin ou humain les deux sont tout aussi probables.
- Il y a plein de choses dans la vie que l'on ne sait pas faire et souvent, au pied du mur, il faut savoir improviser. Je vais t’aider à vaincre cette peur. Ah. Dix secondes sont passées. Voilà mon encouragement.
Je la pousse dans l’eau, elle, c’est un cri aigu de chatte disant Nein, à moins que ce soit Nian. Bref, c’est amusant. Elle s’accroche au rebord avec l’énergie du désespoir.
- Tu sens cette énergie ? Sers-t’en pour me faire l’aller. Et puis ce que tu as discuté, le retour aussi en continu. Compris ?
- Monsieur Schäfer, oui Monsieur Schäfer.
Elle nage avec force, enfin l’acier refroidi, purifié de tout ce qui ternit son éclat. Il en ressort quelque chose de pur. À deux pas de distance, je l’entends dire :
- j’en peux plus…
Ce chuintement… Je la repousse, encore un cri de chatte mouillé, l’acier est encore chaud.
- Tu as pensé à voix haute, encore. Refais la même chose que tout à l’heure, deux fois. Compris ?
- Monsieur Schäfer, oui Monsieur Schäfer.
Ce qu’elle fait sans trop de difficulté, sauf qu’à l’arrivée, je l’empêche de remonter.
- Je ne t’ai pas autorisé à sortir du bassin.
Elle est en colère, je le vois bien à ses sourcils froncés.
- Tu sais, j'avais eu l'idée de te récompenser pour ton obéissance. Mais voilà, il a fallu que tu te plaignes. Dans l’armée, ce genre de comportement n’est pas accepté. Tu me comprends, n’est-ce pas ?
Elle acquiesce avec retenue et en grelottant de froid. C'est presque inaudible.
- Avec plus d’enthousiasme.
- Monsieur Schäfer !! Vous savez merveilleusement bien vous faire comprendre !! Monsieur Schäfer !!
C’est un peu trop lui demander, mais au moins, elle a essayé.
- Bien, maintenant remonte.
Ce qu’elle fait péniblement, exténuer.
- Et maintenant, déshabille-toi, sinon tu tomberas malade, il faut te sécher.
Sa fourrure mouillée souligne moins sa silhouette que je le pensais, Félix en a une nettement plus épaisse en comparaison. Elle s’emmitoufle dans la serviette toute grelottante.
Encore ce regard qui me juge.
- As-tu un problème Sekmet ?
- Monsieur Schäfer, permettez que je parle en toute franchise ? Monsieur Schäfer.
- Accordée.
- Monsieur Schäfer, je mérite mieux que ça, j’aimerais vivre autre chose que tout ceci, de plus je ne comprends pas la motivation qui vous anime. Monsieur Schäfer.
- Je vois… Décidément, tu as définitivement besoin de comprendre pour te concentrer. Je vais alors te faire une faveur, par une autre leçon.
- Monsieur Schäfer, est-elle physique ? Monsieur Schäfer.
C’est bien, elle se prépare mentalement à un ordre, mais elle se méprend.
- Non. C’est une leçon de vie. On a rarement ce que l’on mérite, Sekhmet. J’avais un ami quand j'étais au Mali, Ludwig Hohenberg. Un très bon soldat avec lequel je discutais souvent lors de nos patrouilles. Et un jour, pendant une discussion, il s’est fait exploser en marchant sur une mine artisanale. Tu vois ce que c'est une mine ?
Elle réfléchit un bref instant, sûrement pour la visualiser, puis acquiesce.
- Et bien, mon ami, ce jour-là, n’était plus qu’un amas de chair carbonisée et éparpiller, j’en avais même dans la bouche. Alors je te pose cette question, méritait-il ce destin ?
- Monsieur Schäfer, je ne le pense pas. Monsieur Schäfer.
- Non, en effet. Pas plus que sa famille ne méritait pas de le perdre. Ou même moi, voir un ami mourir de façons aussi atroces. Et c’est ainsi pour tout le monde, Sekhmet. Toi y compris, tu ne fais pas exception.
- Monsieur Schäfer, et que dois-je tirer de tout cela ? Monsieur Schäfer.
- À moins que tu sois complètement stupide, tu sauras en tirer quelque chose. Aller…
Je tape dans mes mains.
- La leçon d’aujourd’hui est terminée. Tu peux retourner dans ta chambre te reposer.
Alors elle part, suivie des gardes, Oscar, soupire en me regardant.
- Avez-vous un problème ?
- Je n’ai rien contre le fait d’entendre l’adorable cri de Bastet, mais êtes-vous sûr que Ludwig serait d’accord avec la façon dont vous la traitez ?
- Je n’en sais absolument rien et ce n’est pas le plus important.
- Et bien moi, je pense que si. N’est-ce pas la mort de lui et tant d’autres qui vous motivent à faire tout ceci ? Si vous voulez mon avis. Tout ceci n’est pas digne de leurs mémoires.
C’est dit avec tant de conviction. Cependant, je dois faire semblant de ne pas accorder du crédit à sa parole. Ce n'est nullement pour des divagations que je l'ai embauchée. Mais bon, il fait très bien son travail.
- Avez-vous fini ?
- Oui, j’ai fini.
Alors à son tour, il dispose. Ceci dit, il n’a pas totalement tort. Tout ceci ne rend pas honneur à leur sacrifice, mais c’est justement pour éviter cela que j’ai créé les chimères, évité des morts humaines.
Mais revenons à Sekhmet, je suis plutôt fière de ses progrès. Même si elle pose quelques problèmes, il faut maintenant que je rehausse son niveau de vie pour le bien de l’entraînement.
Comment faire après lui avoir dit que je n’allais pas la récompenser ? A…
J’ai la solution en Félix, qui récemment m’a dit qu’il se sentait seul sans la compagnie de sa Bastet, alors je vais la réhabiliter avec ses anciens acquis. Un prétexte idéal pour l’apaiser tout en lui faisant croire que c’est pour Félix, donc ce n’est pas une récompense.
Plus tard, je l’observe grâce aux caméras retrouver son ancienne chambre, elle ne manifeste pas de joie, Félix lui dit bonjour. Elle fait de même avec sa main, aurait-elle eu assez de sa solitude ?
Je réfléchis à l’étape suivante, je l’ai travaillée au corps, refroidis ses ardeurs, il manque plus qu’à affûter un peu son esprit d’équipe.
Alors j’ai décidé que je vais ouvrir ce qui les sépare, une porte coulissante électronique.
Mon brave Félix, le plus obéissant et le plus solide des soldats. Il est temps de consommer ta récompense.
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