Chapitre 03

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❤️ BETTY-LOU ❤️

Les voitures ne ralentissent pas pour autant malgré ce temps toujours pluvieux. La circulation est dense dans les rues de Vannes. Je ne sais pas quelle idée j’ai eu de mettre les seuls et uniques talons de ma garde robe. Il m’est difficile de courir avec mais c’est ce que je dois faire avant d’arriver au travail trempée comme un rat.

Un attroupement s’est formé plus loin, j’entends des cris, des au secours sur le trottoir opposé. Je regarde à droite, à gauche avant de traverser la route. Plusieurs voitures m’aspergent de l’eau présente sur les bords de chaussée.

Mon dieu c’est une personne que je vois allongée sur le trottoir !

Mon sang ne fait qu’un tour, je précipite le pas, des adolescentes me secouent le bras en pleurs en espérant que je vienne les aider.

Je m’accroupis et constate que cette adolescente ne respire plus et ne réagit à aucun de mes stimulus.

Je sors des ciseaux de mon sac à main et me lance dans un furtif découpage de son chemisier ainsi que de son soutien-gorge.

Sans réfléchir, j’applique ce que j’ai appris à l’école ! J’insuffle puis je masse la poitrine de la vie que je tiens entre mes mains.

- Toi ! Appelles les pompiers ! M’exclamai-Je en redoublant mes efforts.

La jeune femme suit directement mes ordres et s’empare de son portable pour composer le numéro des secours.

J’ai beau masser, rien ne se passe. Je commence à me fatiguer mais il est hors de question de relâcher maintenant ! Je suis infirmière ! Je sauve des vies ! Il n’est pas question que je la laisse partir ! Elle est bien plus jeune que moi ! Ce n’est pas le moment de partir ! C’est trop tôt !

Mes gestes se font plus précis, je mets tout mon cœur dans l’acte. Mon adrénaline monte en flèche. J’essaye de ne pas me laisser déstabiliser par les pleurs et les cris autour de moi.

Au bout de longues minutes à m’inquiéter de ne pas réussir à faire le nécessaire, je penche ma tête sur son buste...

Ouiiiiiii bravo Betty-Lou elle respire ! Tu as réussis ! Tu as fais le nécessaire ! Aller maintenant je la mets en PLS!

Délicatement et en veillant à sa tête, je pivote la victime sur la gauche. Je libère sa bouche et ses voies nasales.

Je regarde le groupe de jeunes femmes prostrées devant moi attendant d’être rassurées.

- Ça y est j’ai réussi ! M’exclamai-je les yeux brillants.

J’entends alors des soupirs accompagnés de pleurs toujours. La sirène retentit. Je suis soulagée de voir débarquer une ambulance. La meilleure amie de la victime fait des éloges à mon propos, aux pompiers.

- Merci jeune fille d’avoir été efficace ! Sans votre aide, elle ne serait plus de ce monde. Me lance un pompier d’un certain âge.

- Je suis infirmière , je ne pouvais pas rester là les bras croisés ! Ce que j’ai fais est normal ! Dis-je en rougissant. Elle respire depuis cinq minutes, je l’ai mis en PLS.

On me remercie d’une tape sur l’épaule, j’acquiesce d’un signe de tête. Je me positionne un peu à l’écart attendant le moment où je pourrai prendre congé.

Je les ai regardé longuement effectuer toute une série de gestes à la perfection sans hésitation de leur part.

Avec l’autorisation des pompiers et un appel de leur part à ma cadre de service, je peux prendre le chemin du travail.

Je tape le code du vestiaire et me faufile entre les grandes portes métalliques.

Je frissonne de froid, mes habits sont trempés tout comme mes cheveux.

Je fouille l’intérieur des tissus de mon sac à mains pour en extraire une culotte et des chaussettes qui normalement auraient dû me servir après ma douche.

Celles-ci sont humides mais à peu près seches de manière convenable.

J’accroche à mon cintre ma jupe trempée puis sur un second mon débardeur. En vitesse, je retire ma culotte mouillée pour enfiler la propre et mon pantalon de travail.

Mon soutien-gorge est inutilisable ! Je ne vais tout de même pas me trimbaler seins nus sous ma blouse blanche... ni le garder trempé en dessous de celle-ci qui risque de devenir transparente.

Après réflexion, je récupère des pansements que je colle croisés sur mes tétons pour les dissimuler au mieux. Je referme ma tunique.

Mes cheveux propres de ce matin sont collés sur mon visage et mes boucles naturelles ont refait surface ! Je les attache en queue de cheval haute.

Je sprinte dans les escaliers pour accéder à mon service. J’ai suffisamment de retard que je n’ai pas le temps d’attendre la descente de l’ascenseur.

Je m’essouffle tout en accélérant mes foulées, grimpant deux par deux les escaliers. Ma poitrine sautille sous ma blouse blanche, ce qui n’est pas tellement confortable ! Mais probablement sexy !

Brutalement et surtout : INVOLONTAIREMENT, j’ouvre la porte du service qui se fracasse dans les gonds perturbant la relève.

- Bonjour veuillez m’excuser de mon retard ! Je suis intervenue sur une crise cardiaque dans la rue. Dis je en rougissant sous l’œil du médecin et de mes collègues.

Tout le monde répond à mon bonjour et je file discrètement m’asseoir sur la dernière chaise vide.

Je me sens terriblement gênée devant leurs regards interrogatifs ou épuisés. Heureusement pour moi très vite ils se reconcentrent sur la discussion au sujet des patients.

Je me demande si quelqu’un s’est aperçu que je ne porte rien en dessous ? J’ai eu l’impression que le médecin me regardait bizarre... pourtant j’ai tout fait pour dissimuler mes mamelons. Et si c’était le cas, quelle image je donne ?

Vaut mieux pas y penser, je mourrais de honte!

La matinée a été mouvementée, nous avons couru de part et d’autre. J’ai mal aux jambes à force de déambuler dans les couloirs... un des inconvénients de ce métier. Mais pour rien au monde je changerai de métier !

Cependant j’ai cogité durant toute ma pause. J’en ai presque oublié de manger. Aujourd’hui, je me suis sentie encore plus utile que d’habitude ! Les pompiers ont été tellement gentils avec moi ! J’ai secouru réellement une vie... ça m’a donné une certaine confiance en moi et quasiment une certaine importance.

Pourquoi ne serais-je pas moi aussi une femme pompier ? J’avoue que cette idée me plaît beaucoup ! Je me sens tellement excitée !

Je vais peut-être me pencher sur le sujet, après tout j’ai toutes mes chances de pouvoir me débrouiller ! J’ai de bonnes connaissances de par mon travail.

La journée est passée super vite entre mes rêveries du midi et les différentes sonneries... je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer !

Je descends me changer dans le vestiaire. Mon pantalon est sec. Je retire mes chaussettes pour pouvoir enfiler mes belles chaussures à talons fins.

Je me tourne face au mur, par pudeur pour retirer ma blouse et enfiler mon soutien-gorge ainsi que mon petit haut.

J’attrape mon sac à mains et le balance sur mon épaule.

Mes talons résonnent et claquent au sol dans une allure rythmée. Lorsque je sors la pluie s’est arrêtée pour laisser le soleil transpercer les nuages.

Les rayons réchauffent ma peau, je détache mes cheveux pour les aérer.

Je prends le temps de réfléchir sur ma vie, la profession que je veux exercer. Est-ce qu’il y aura une place pour une femme très féminine dans ce milieu de mecs ?

Je tourne les clés dans la serrure et pénètre dans mon petit appartement.

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