Comme tous les matins, il sortait de son lit, enfilait ses pantoufles, prenait sa douche, mouillait sa brosse à dents puis se les lavait. Il mangeait une biscotte qu’il trempait dans un bol de café toujours trop grand, dans sa cuisine toujours trop petite. Il passait aux toilettes puis se rendait à son travail, en métro. Il s’asseyait sur sa chaise, face à son bureau, laissait sa porte ouverte, ou fermée. Il voyait le temps s’écouler, la machine à café et la secrétaire passer. Il ne s’ennuyait pas, il ne ressentait rien, il travaillait. Il ne se demandait pas pourquoi il était là, il y était. Quand venait l’heure, il mangeait, durant sa pause, puis il reprenait ce qu’il avait laissé. Par la fenêtre le soleil déclinait avec les aiguilles. Quand il avait fini, où plutôt quand c’était l’heure d’avoir fini, il rentrait. Il s’affalait dans son canapé, et attendait, parfois longtemps, souvent inanimé. Il mangeait, regardait la télé, puis allait se coucher. Un jour, il ne s’est pas réveillé, comme tous les matins.