La soirée mondaine partie I
Dans la limousine Laura ne décrocha pas un mot. Jack était toujours troublé par ce qu'il avait vu. Le dessin de la robe laissait apparaître deux grains de beauté situés sur le haut du sein gauche de Laura. Ainsi donc, il n'avait pas rêvé cette nuit là. Il savait qu'un troisième grain finissait de former un triangle parfait mais le fait que Laura n'ai pas encore dit un mot l'inquiéta.
— Quelque chose ne va pas Laura ?
— Tout va bien, merci, répondit-elle en souriant poliment.
— Vous êtes sûre ? Je vous sens… mal à l'aise !
— Oui... non... en fait, je ne… Ça me gêne !
Elle s’empressa cependant de le remercier, hésita une seconde, puis comme pour elle-même ajouta :
— Je n’aurais peut-être être pas dû accepter…
— Je comprends… mais dans ce cas il… Oh ! Vous n'avez pas osé...
— Non ! s'offusqua-t-elle. Si je vous ai dit oui, c'est parce que j'en avais envie. Je ne parle pas de l'invitation mais, de tout ce qui l'entoure répondit-elle en désignant d'un geste de la main la robe et l'habitacle du véhicule.
— Je suis désolé…
— Ce n’est rien ! Si c'est par condescendance je ...
— Non, non, pas du tout ça m'a fait plaisir de vous offrir la robe ! Elle vous va à merveille...
Elle ne put s'empêcher de lui rendre son sourire. Les yeux de Jack pétillaient.
Il restait encore un peu de temps avant d'arriver, ainsi ils en profitèrent pour discuter et faire connaissance. Ils se sentirent tellement à l'aise qu'ils ne virent pas le temps passer et sursautèrent lorsque le chauffeur ouvrit la porte du côté de Jack. Laura s'appretait à descendre de la voiture lorsque Jack tendit la main pour l'y aider. Ils étaient arrivés devant une immense demeure du XVIII ème siècle. Laura regarda admirative le peu de parc visible à cette heure tardive. L'éclairage rendait la nuit et certains endroits bien plus effrayants qu'ils ne l'étaient comme cette statue antique à l´ombre fantomatique et le vent qui sifflait fort à travers les grands et nombreux arbres du jardin émettant un grondement lugubre. La vaste bâtisse illuminée grouillait de monde. Les voitures luxueuses défilaient à tour de rôle devant l'entrée et les invités rivalisaient d'élégance. Jack donna son nom à l'entrée et ils entrèrent dans la salle principale où se déroulait la soirée. Un orchestre jouait une douce musique. À peine eurent-t-ils franchi le seuil qu'une tornade blonde déferla sur Jack. Elle écarta Laura sans ménagement pour se jeter à son cou. Surpris, il regarda Laura en s'excusant et essaya de la repousser cependant elle s'accrochait. Elle regardait Laura d'un œil noir.
— Lisbeth s'il-te-plaît, dit-il en essayant de se libérer.
— Jack !! Ça me fait tellement plaisir que tu aies accepté l'invitation de mère. Tu as toujours trop de chose à faire et tu ne viens jamais me voir, ni ici, ni à New York d'ailleurs. Je compte bien en profiter !
Elle essaya de l'entraîner avec elle, oubliant Laura.
— Élisabeth ! Je suis accompagné lui fit-il remarquer en désignant Laura.
— Ah oui, je manque à tous mes devoirs ! s´excusa-t-elle faussement. Bonjour je suis Elisabeth Ransthon. La future madame Holcarter.
Affichant un sourire triomphant devant la mine déconfite de Laura, elle ajouta :
— Et vous êtes ?
Laura allait répondre lorsque Jack la devança.
— Laura Cardinal, ma cavalière et je te prie de ne pas m'accaparer comme ceci.
— Oh jack tu n'es pas gentil !! se moqua-t-elle gentiment.
— Maintenant, si tu veux bien aller t'occuper de vos invités. Je viens de voir tes parents : Je vais aller les saluer.
Toujours fermement accrochée au bras de Jack, Élisabeth en profita pour l'entraîner avec elle dans leur direction, laissant Laura seule. Jack s'était excusé en affirmant qu'il reviendrait très vite. Livrée à elle-même, parmi tout ce beau monde qu'elle ne connaissait pas, Laura se sentit un instant désemparée. Cette femme s'était présentée comme la future madame Holcarter. Vu la tête de Jack, il n'avait pas l'air tout à fait d'accord. Elle se promena dans la salle au travers des quelques danseurs. Un gigantesque buffet haut de gamme se tenait dans une pièce adjacente. Des invités y étaient installés pour manger. Le champagne coulait à flot. Les serveurs allaient avec des plateaux garnis de personnes en personnes. Elle prit une coupe qu'on lui proposait ainsi que des petits fours et essaya de repérer Jack ; mais en vain. Un peu mal à l'aise, elle se déplaçait à intervalles réguliers pour se donner une contenance. Le temps sembla s'écouler lentement. Après ce qui lui parut une éternité, Jack entra dans son champ de vision. Il avait l'air de chercher quelqu'un. Elle sans doute, elle l'espérait. Quand il l'aperçut, il traversa la salle dans sa direction. Laura regardait à droite et à gauche s'attendant à voir l'autre femme lui sauter dessus. En un clin d'œil, il se trouva devant elle.
— Laura…
Il lui prit le poignet délicatement.
— Je suis désolé... Elisabeth… enfin sa famille est amie de longue date avec la mienne. En aucun cas je ne me marierai avec elle, s'empressa-t-il de préciser. Même si c'est le vœu de nos parents.
— Jack vous...
— Nous en parlerons plus tard si vous le voulez bien ?! Pour le moment, je ne souhaite qu'une chose...
Il lui prit les petits fours et le champagne des mains et les plaça sur un plateau qui passa près deux.
— Venez...
Il l'entraîna dans la salle où les musiciens jouaient. Au milieu de la pièce il se retourna pour lui faire face. Il guida la main de Laura sur son épaule puis posa la sienne sur sa taille. Ainsi, ils dansèrent un moment les yeux dans les yeux avant que Jack n'avançât la tête pour que leurs fronts ne se touchent. Elle pour qui danser avec un inconnu était problématique, se surprit à suivre parfaitement les mouvements du corps de Jack. Comme s'ils avaient dansé ensemble depuis toujours. Laura s'apprêtait à mettre sa tête dans le cou de Jack lorsque Lisbeth ordonna à l'orchestre de changer de rythme. Elle se dirigeait en direction de notre couple d'un pas décidé, affichant un sourire de façade et exigea une danse. Ses yeux étaient furieux, mais elle avait toujours son sourire. Jack accepta après avoir hésité pour éviter tout scandale. Laura se retrouva à nouveau seule pensant qu'Élisabeth avait l'air bien décidé à ce que Jack s'occupe d'elle et qu'elle ferait tout pour ça. Elle avisa un endroit à l'écart. Se moquant des convenances, elle s'assit sur les marches d'un escalier menant aux appartements du dessus. Elle observait la scène. Comme elle l'avait prédit, Élisabeth ne lâchait pas Jack. Il avait beau essayer de s'échapper elle le retenait toujours. Laura était quelque peu déçue de ne pas pouvoir passer son temps avec lui. Elle s'était imaginée autre chose cependant elle ne lui en voulait pas. Dans ces familles là, les convenances et les apparences étaient importantes. Elle comprenait que Jack ne puisse pas l'envoyer promener. Précédemment,, il lui avait expliqué qu'il n'avait pas eu le choix que d'y aller mais, grâce à sa présence, la corvée se transformait en plaisir. Elle sursauta lorsqu'une voix de petite fille interrompit ses réflexions. C'était une blondinette de dix ans, qui s'avérait être la cousine de d'Elisabeth. Elle n'avait pas eu le droit de descendre, pour pas déranger les invités. Comme elle s'ennuyait, elle avait décidé de se faire discrète et de s'asseoir sur les marches pour observer les adultes. Son plan était gâché par la présence de Laura. Elles discutèrent un peu et, au bout de quinze minutes, elles étaient les meilleures amies du monde. Lassée d'attendre Jack, Laura accepta la proposition de Georgie de monter s'amuser.
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