Collège Georges Baudoux, Nouméa - 3ème3
« Madame, toi t’es une catin ?
- Qu’est-ce que tu as dit Kylian ?
- Rien madame. Dit-il un sourire fier scotché sur son visage boursouflé d’ado pré-pubère.
- Alors pourquoi tous tes camarades rient ?
- Je sais pas moi.
- Azaëlle, toi qui trouve ça drôle dis-moi, qu’est-ce que Kylian a dit qu’on puisse rire tous ensemble. Demande-t-elle se tournant vers moi.
- À la fayote comme par hasard. J’entends chuchoter.
- Rien madame, il vient de vous le dire ?
- Toi aussi donc… »
Je suis désolée Madame Simon, j’étais si bête à l’époque mais je vous appréciais tellement, toujours.
« Question 1 : C pas, question 2 : C pas, question 3 : C pas et ce jusqu’à la question 19. Azaëlle, dis-moi sérieusement, de qui tu te fiches comme ça ?
- Mais de personne, je ne connais pas la réponse à chacune de ces questions. Ce n’est pas de ma faute ! Je me défends.
- Les réponses sont dans le texte et je sais que tu connais les réponses puisque tu aidais ta camarade à l’instant. Continue-t-elle.
- Je vous ai dit que je ne connaissais pas la réponse. J’insiste.
- Maintenant ça suffit Azaëlle, tu arrêtes de te payer ma tête. Cela fait un moment que tu adopte cette attitude désinvolte dans mon cours… Tu me déçois.
- Vous aussi. Je me permets de répliquer.
- Ton carnet sur mon bureau, attend toi à ce que j’appelle tes parents dans l’après-midi. M’ordonne-t-elle.
- Vous pouvez les appeler, je m’en fous.
- Qu’est-ce que tu viens de…
- Je m’en fous, vous pouvez les appeler. Je la coupe.
- Je pourrais te mettre un rapport pour ça. »
Vous ne l’avez pas fait. Deux jours après je m’excusais en larmes devant ma mère dans cette si petite pièce. Vos yeux m’ont fait si mal ce jour-là. On était si émue.
J’aime à croire que ce qui nous a unies ensuite, s’appelle l’amitié.
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