XV. Et ils vécurent heureux

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Quelque temps plus tard, on toqua chez Alice et Bastien.

Bastien alla ouvrir, et découvrit un jeune homme sale, en costume de carnaval, monté sur un cheval blanc tout ébouriffé et très affaibli.

«– Qui êtes-vous ? demanda Bastien, méfiant.

– Moi ? Le prince charmant, bien évidemment !

Le prince arborait un grand sourire, mais devint vite anxieux lorsque Bastien recula.

– Qui est-ce ? demanda une voix de fée derrière Bastien.

Le prince se tordit le cou, découvrit le visage d'Alice qui s'abritait derrière son mari, et tomba immédiatement amoureux. Il avait enfin, là devant lui, la princesse qu'il cherchait depuis si longtemps. Il se désarçonna avec hâte et s'avança vers l'entrée.

– Princesse ! C'est moi, le prince. Je suis venu vous délivrer.

– Mais qui êtes-vous ? demanda Alice

– N'approchez-pas ! le mit en garde Bastien.

– Venez donc, princesse, poursuivit le prince en tendant la main avec un grand sourire. Nous allons nous marier et avoir beaucoup d'enfants.

– Bastien, j'ai peur ! s'exclama Alice.

– Arrière, espèce de fou ! dit Bastien.

– Ah ! Geôlier, je ne me répéterai pas, dit le prince.

D'un geste majestueux, il dégaina son épée.

– Livre-moi la princesse séance tenante, ou je te pourf… »

Le prince n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il était assommé d'un coup de poing.

Peu de temps après, il reprit ses esprits. Crachant la poussière et le sang qui coulaient dans sa bouche, il se releva avec difficulté et s'épousseta. Bastien lui avait pris son épée, et le couple s'était barricadé à l'intérieur.

Vaincu, comprenant que la princesse ne le connaissait désormais plus, il monta sur son cheval blanc déjà épuisé et fit route sans répit jusqu'à son royaume.

Dans sa course le soleil s'effondrait et emportait tout dans sa chute. Les immondes immeubles de Mauxbourgs, ses gens noirs, la route fangeuse, le grand hêtre, les oiseaux, les araignées, les mouches, tout était engloutit, tout tombait, tout glissait comme le long d'une toile.

Le prince avançait sur une route sans fin, et le soleil mourait sous ses pas.

En chemin, le cheval s’écroula de fatigue et ne se releva plus. Demeuré seul, debout, le prince tendit la main vers son royaume inatteignable et la nuit le dépassa.

Il s'effaça.

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