Crina a leo
Une onde, minuscule, me souffle à demi-mots
Les accents du bonheur,
Et les nuages passent, qui trouvent leur écho
A te reprendre en chœur.
Je ressemble à cet homme, qui, dans un rude hiver,
Artisan-forgeron,
Modèle dans la force et rythme dans le fer
L’empreinte du flocon.
Sa main, qui cogne dur, sa main, qui sait tenir
L’indomptable élément,
Sa main, toute noueuse, elle seule, sent venir
L’infime dénouement.
Tout son être durci accueille la matière,
Il respecte et transforme,
Ses yeux sembleront loin quand son regard-frontière
Fécondera la norme.
A sonder la pénombre, sa main le veut lumière
Cette lueur, énorme,
Qui fit de lui son lieu, il la tient en lisière
Et se joue de l’informe.
Et cette ligne neuve, il la sait écrouir,
Purement, simplement,
Peu d’élues la verront et viendra s’y blottir
Celle du cillement.
Ses gestes, nuitamment extirpés de l’enfer,
(Ainsi vit un dragon),
S’envolent patiemment et gagnent dans l’éther
L’éclat dans l’abandon.
Ainsi, dedans mon corps, une chaleur éclôt,
Je me veux créateur :
Effleurer puissamment ta douceur et, bientôt,
Brûler tout jusqu’au cœur.
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