Le bureau des tourments

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 "Bon, ça serait pas mal de se fixer un objectif d'écriture aujourd'hui. Je veux dire par là, ça serait bien que l'on arrive à se poser afin de composer quelque chose.

- Écoutez-le, lui. Il se prend encore une fois pour le boss. Ça commence à me gonfler d'avoir à être floutée à moitié. Je ne peux JAMAIS m'exprimer complètement. Puis je dois supporter les gémissements et les effluves de Luxure, je pense que bientôt vous pourrez tous vous fourrer deux crayons dans le nez, et faire les morses, moi, je ne participerai plus à ce fiasco.

-Normal Furie, c'est moi le boss, ne l'oublie pas. Vous, vous contentez de me donner ce que vous avez sous le pied, et moi je tisse le fruit de vos humeurs en un patchwork pas trop vilain. De sorte à ce que ça ait l'air un peu mitigé... Empreint de...

- D'une harmonie ardente, d'un mélange torride d'idées et de mots, qui s'enchaînent les uns aux autres, qui bien placés les uns en face des autres se pénètrent et donnent à tes textes la sensation d'être une caresse sensuelle et pénétrante. C'est ce que je préfère dans tout ça.

- Et voilà que ça lui reprend, bon vous m'excuserez, hein, mais le temps qu'elle finisse de baver, moi je vais aller chercher un balai et un seau, histoire de ramasser le surplus de ses flux.

- Hihi, tu veux que je t'accompagne dans le local ? J'adore ce genre de sensation, un peu interdite, un peu risquée... Je...

- Hop hop, sans façon.

- Bon, Furie, Luxure, si vous pouviez garder vos ébats enragés pour vous, on n'entend que vous pour l'instant. Puis pas la peine de faire semblant Furie, on sait tous très bien que c'est ton dada le domaine du farouche et du virulent. Pas la peine de nous la faire. Inspiration, tu aurais quelque chose à proposer ?

- ...

- Inspiration, tu es là ? Youhou ? Toujours en train de pioncer celui-là. Je me demande même parfois pourquoi nous comptons encore sur lui.

- Boarf, laisse-le... Rêver c'est sa seule attache et unique chaîne, qui le retient dans le courant littéraire, afin de ne pas complètement péter les plombs, faut dire, avec ce qu'il nous sort parfois, il doit y avoir quelques fusibles cramés là-haut. Tu ne penses pas que nous devrions panser et soigner notre stylistique plutôt que de chercher de nouvelles idées constamment ?

- Il a raison. L'apparence et l'entretien de ses formes c'est important quand on veut séduire encore et encore, indéfiniment... Être adorée, être désirée... Haaaa penser à tout ça me rend folle, je me sens si bien, je crois que je vais...

- Te modérer quelques instants, s'il te plait, essayons de rester dans le tolérable. Stylistique, qu'est-ce que tu proposes ?

- Hmmm. Récemment nous avons bien bossé, nous avons réussi à mélanger beaucoup de couleurs, sans trop nous mélanger les pinceaux. Mais on peut encore faire mieux.. Je le sais.

- Oh oui, harder, better, stronger, haaaaaaaaaaaa !

- Bon, elle aussi elle dort maintenant. Furie ne devrait pas tarder à revenir. En parlant d'absents, que font Folie et Rire ? Et Raison, il fait quoi lui ?

- Oh, ça ne va pas te plaire, mais je crois que les deux premiers avaient en-tête de fusionner. Je vois déjà se profiler l'orage, à nous les carnages... Raison, lui... Euh. Il s'est mis en arrêt de travail, je crois. Rien de nouveau, l'absenthéisme c'est son deuxième prénom.

- Comment ?! Non mais bientôt ça va devenir du grand n'importe quoi ici. J'ai intérêt à m'enfiler de sacrées quantités de vodka si je ne veux pas finir en vrille, tout fout le camp. Puis bien entendu quand on a besoin de quelqu'un pour tenir le cadre... Bah... Bah il est pas là, sacrée équipée, tiens. Bande de manche à coui...

- Ola ola, du calme, baisse les bras, on ne peut pas non plus te faire la haie d'honneur quand tu nous appelles en tapant dans les mains, pour que nous nous réunissions. On a nos caractères... Pourtant, nous fédérer malgré nos différences afin de tirer le meilleur parti de nos bords respectifs et opposés, c'était bien ton programme, non ? Assume.

- Tu me fais peur quand tu parles comme ça.

- C'est vrai, on dirait un vrai politichien qui veut nous refiler son os en travers de la gorge, garde-les tes divaga-fions. Tiens, elle s'est endormie ?

- Tiens Furie, de retour avec MacRond dans la main.

- Ahah il est con celui-là !

- Comme un balai, oui. Rire déteint sur moi, je crois. Constate par toi-même pour Luxure...

- Oh mais... C'est dégueulasse !! Y a de la cyprine partout sur nos idées maintenant ! C'est pas un seau qu'il me fallait en fait, c'était une serpillère, ça me gonfle.

- Ne fais pas ta...

- Ma quoi ? Ma ronchon ? Ma "relou" ? À force de me laisser essuyer et éponger toutes les crasses que l'on croise au quotidien, faut pas que tu t'étonnes que j'ai envie de tout faire péter par moments ! Vous auriez pu l'empêcher d'aller jusqu'au bout !

- Boh, dès qu'elle a quelque chose de vicieux en tête, il faut la laisser faire. Sinon après elle devient plus pénible que... Enfin tu vois.

- Que moi ?! C'est ça ?! Ça c'est la goutte d'urine qui fait déborder les chiottes. J'pose le balai, j'rends les armes et j'me tire. Salut.

- Ça lui passera...

- Comme à chaque fois, oui. Il faudra quand même m'expliquer pourquoi ça déraille comme ça, presque... Presque à chaque fois... En fait.

- C'est ça d'avoir un surcroit féminin. Puis tu lui as laissé le contrôle de la Furie, pas étonnant que ça parte en crépage de chignon à chaque mise en plis que nous tentons de brosser. Bon encore... Luxure...

- Oui, on lui pardonne. Dans le fond elle est...

- Gentille... Gentille, c'est bien.

- Oui voilà, gentille. Ahem.

- Ahem.

- Bon, on a compris. Tu vas pas te mettre à être libidineux comme elle.

- Quoi ?! Mais jamais, allons. Je n'avais pas d'intention. Euh... L'intention de la limiter à son intimité et intimé que j'étais intimidé ou même imbibé du stupre qui intensifie l'intensité de la vibration interne qui...

- Tu t'enfonces. Sans forcer en plus... Quelle classe, quel raffinement.

- Mais...

- Laisse tomber, tu sais quoi. C'est pas aujourd'hui qu'on arrivera à produire quoi que ce soit. Allez, viens Manu', tu as déjà ton pote le sot avec toi, on va te trouver une vieille serpillère usée pour te tenir compagnie et on va nettoyer tout ce merdier."

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