Le grand collège.2
II. Les complotistes
Alors que je me baladais nonchalamment sur le bitume, entre deux cours, je croisais pour la seconde fois ces deux compères qui s’entendaient fort bien.
Lorsque je passais à côté d’eux, ils se mirent à parler plus bas.
Ces deux-là avaient un secret, je l’aurais parié. Ma curiosité naturelle était éveillée.
Le jour suivant, toujours acoquinés sur leur sujet, je les abordais :
- Vous parlez de quoi ?
Les deux matous se turent et me regardèrent, et je crois me souvenir qu’ils s’attendaient presque à ce que je les accoste.
L’un des deux, un peu moins grand aux traits plus pleins me répondit :
- On ne peut pas te le dire.
- Ah, et pourquoi ?
- Parce que c‘est secret.
Voilà, je m’en doutais : ces deux-là avaient un secret.
- Bon, c’est pas grave, leur montrant ici que peu m’importait.
En me retournant, Je vis que le plus grand se penchait sur l’autre, l’ouvrant furtivement à ses instructions :
- Mais, demain, on pourra te le dire. Me lança-t-il alors que je les quittais.
Demain ! Tu parles d’un secret, tu le caches un jour pour mieux le révéler le lendemain.
Pourtant, le jour suivant, à l’heure tapante j’étais posté devant eux, comme un chien bien dressé.
- Tu veux qu’on te dise notre secret ? me dit le moins grand, sans que j’aie même à le demander. Ils ne m’avaient pas oublié.
- Oui, je n’avais à cette époque pas encore beaucoup de vocabulaire.
- Tu ne le répéteras à personne ?
- Non.
- Alors écoute … Et il se pencha à mon oreille. On est des agents secrets.
Je le savais !
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