Chapitre 5

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Akuma, d’un geste de la main, nous invita à descendre les escaliers. Je m'exécutais, mal à l’aise, suivi par Akada. Arrivés en bas, le plafond se referma derrière la jeune fille, qui venait de récupérer son arme en levant les yeux au ciel, l'air agacée.

Nous nous trouvions dans une petite salle, déserte et étroite. La seule chose qui se trouvait sur le mur était une petite porte en bois semblant terriblement fragile. La rouquine l'ouvrit et la passa en criant “On est rentré”.

L'intérieur était très peu rangé. On pouvait y voir un énorme canapé où une autre fille aux cours cheveux roux, visiblement aussi âgée que les deux autres, était affalée. Elle portait des vêtements marrons et verts qui ne laissaient que très peu voir sa peau. À côté, une petite table basse était recouverte de papiers et de livres, et une seconde table trônait au centre de la salle, des assiettes était disposer dessus. Au fond une ouverture laissait entrevoir une autre pièce. Pour finir, deux autres trous plus petits se trouvaient dans le coin gauche. Il n’y avait aucune fenêtre, mais la pièce, grâce à plusieures petites lampes, baignait dans une lumière chaude.

Quand l’inconnue nous vit, elle parut ravie, puis me dévisagea. J'étais incapable de comprendre l’expression sur son visage. Elle finit par m'interpeller avec un sourire :

“- T’es qui ?

- Je…

je perdit mes moyens face a la brutalité de la question de la jeune femme.

- C’est un hybride”, me coupa Akuma, “Et évidemment Akada a trouvé judicieux de l'amener ici.” râlâ-t-elle.

- Mais tu l’as dit toi-même, qu’avoir le point de vue d’un hybride pouvait s’avérer utile !” se moqua Akada en déposant son épée sur le bord du canapé.

“- Oui, le point de vue ! Je t’ai jamais parlé de ramener le premier que tu trouves chez nous sans même te poser la question de si on pouvait ou non lui faire confiance !” cria t-elle en tombant elle aussi sur le canapé.

- Olala… mais détends-toi un peu, il m’a sauvé la vie, tu sais.”

Sur ces mots, Akada passa par le trou du mur et rentra dans ce qui devait être la seconde pièce.

Je restai droit comme un piquet dans l’entrée, incapable de savoir quoi faire : je me sentais de trop. La troisième fille se leva et se dirigea vers moi. Pour la énième fois, on me retira ma capuche, mais cette fois, sans un mot, la fille me saisit les oreilles comme pour les observer. Je reculais, mal à l’aise, en poussant ses bras pour qu’elle me lâche. Akuma, plongée dans un livre, ne leva même pas la tête pour dire en soupirant :

“Nali ! Laisse-le un peu tranquille, tu le mets mal à l’aise. Et si il se barre, on peut dire adieu à notre planque...

-Mais… j’ai jamais vu un hybride… elle me lâcha, Bon, excuse-moi, on recommence. Je suis Nali, enchantée !”

Elle me tendit sa main, que je serrais vraiment mal à l’aise. Je m'installais sur le canapé, sans bouger, de peur qu'une des deux filles ne me saute dessus, elles étaient… étranges, le regard et le sourire de Nali me terrifiait, ce n’était peut-être pas une bonne idée d’accepter la proposition d’Akada finalement...

En parlant du loup, la rouquine s’approcha de nous.

“- Oh mais, c’est pas très accueillant tout ça… à peine arrivé vous le traumatisez, le pauvre… rigola-t-elle.

- C’est pas moi ! articula Akuma comme un enfant que l’on accuse d’avoir fait une bêtise.

- Ouais ouais, elle se tourna vers moi, Kriss, tu veux pas m’aider à cuisiner ? Ce sera déjà plus drôle pour toi.”

Sans savoir si il s’agissait d’un ordre ou d'une proposition, je la suivit, derrière le trou se trouvait une cuisine. Les meuble semblait tous fabriqué a la mains ou récupérer. Akada s’approcha du four pour regarder si ce qui se trouvait a l'intérieur était prêt.

“- Désolée, promis, elles sont pas toujours comme ça.

- C’est pas grave, elles ont l’air, heu... très sympas… “

Nous n’échangeons pas un mot de plus, mais je préférais quand même être là que sur le canapé où le moindre faux pas pourrait bien me tuer.

Akada finit par sortir un plat rempli de lasagnes du four. Elle se rendit dans le salon où elle le posa sur la table. Je m’assis, bientôt rejoint par Nali et Akuma. Mais, sortant de ce qui devait être une chambre, un petit garçon accouru, il ne devait pas avoir plus de 10 ans, il avait de courts cheveux blancs au étrange pointe verte. Une de ses mèche était bien plus longue, tombant dans son dos.

Il avait une très fine cicatrice sur l'œil droit. Mais aussi une queue, et encore plus surprenant, ce n’était pas une queue animale ; également blanche et verte, elle ressemblait à une feuille. Il s'assit sans faire attention à moi et se servit généreusement en pâtes.

Pendant le repas, qui s'avéra avoir légèrement plus de gout que ce que j'avais mangé jusque la, personne ne trouva judicieux de me présenter le nouvel arrivant, et je n’osais pas poser la question. Pourtant je ne pouvais pas détacher mes yeux de lui, ce n'était pas un hybride, ce n'était pas possible, il était comme les deux créatures protégeant la bulles, en moins terrifiant.

Quand nous eûmes fini de manger et de débarrasser la table, Akuma me dit froidement de prendre mes affaires car elle allait me montrer où j’allais dormir, et je m'exécutais vite. Elle me montra les deux chambres, reliées par le salon et par une salle de bain. La première comportai quatre lits, les trois fille y dormaient, la deuxième n’avait qu’un lit superposé, bien que les deux pièce fassent la même taille. “Tu dormiras là avec le petit”, me lança la métisse avant de partir avec un regard noir. Je posai mes affaires, j'étais épuisé et ça faisait bien longtemps que je n’avais pas dormi dans un vrai lit. Je me changeais et me lavais dans la salle de bain, cette pièce me donnait la même impression de puzzle que la cuisine. Je ne m'étais pas lavé depuis quatre mois, l'eau avait beau être très rationnée, prendre une douche me paru tellement agréable. En me dévisageant dans le miroir posé sur le lavabo je réalisais que cela faisait également une éternité que je n'avais pas pris ce temps. J'avais changé, ma peau avait légèrement brunie, faisait ressortir mes cheveux blanc, ces derniers avaient poussés. Mes yeux eux, était toujours les même, fin, jaune et fendu par une pupille noire. Je saisis des ciseaux et me débarrassais maladroitement des centimètre en trop de mes cheveux. C'était un nouveau départ.

Je me plongeais ensuite dans mon lit et éteignit la lumière. Dans l’obscurité, je me sentais observé. De l’autre côté de la chambre deux yeux bleus électriques me regardaient sans cligner. Après de longues secondes de silence où je tentais de ne pas paniquer, la personne à qui appartenaient ces yeux prit la parole.

“Tu te souviens ?”

La voix était douce, celle d’un enfant.

“-De quoi parles-tu ?

- Avant qu’elles ne me sauve, je ne me souviens pas de comment c’était. Toi tu es grand, tu te souviens ?

- Qui t’as sauvé ? De quoi est-ce que je devrais me souvenir ?”

Je n’avais plus peur, comme si il était impossible que ce petit garçon me fasse quoi que ce soit.

“- Akada, Akuma et Nali”, il s'était levé et venait vers moi. “J’étais dans la bulle, mais je ne sais plus comment était la vie là-bas.

- Et tu es content d’être ici ?

- Oui, tout le monde est gentil ici.”

Il monta à l’échelle du lit superposé, avant de me souffler un “bonne nuit”. je tentais de relancer la conversation, poussé par la curiosité, mais je n’en saurai pas plus ce soir… il s'était endormi.

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