2016. Incompatible

Le poids des mots... Voilà une annonce factuelle que la médecin spécialiste reconnue n'hésite pas à nous dire sur un ton banal comme si c'était une évidence...

Alors quoi après plus de deux ans de combat, d'examens, d'intrusion et d'inspection de notre intimité nous serions juste "incompatibles" ? Elle avait poursuivi en précisant que chacun de son côté et inversement pourrait espérer d'autres résultats mais à nous deux nous étions incompatibles... Difficile à digérer ce petit mot pouvait faire vaciller tout notre équilibre, tous nos projets...

D'un naturel pourtant déterminée et de nature optimiste, j'avais beau retourner la situation dans tous les sens, je ne voyais aucune lumière ou solution évidente.

Mais revenons quelques années en arrière en 2011, suite au "printemps arabe à la révolution du jasmin" ( qui n'avait rien de printemps ni de jasmin on était loin de mai 68) lorsque tranquillement en train de faire des courses dans un supermarché de la ville de Sousse en Tunisie ( alors en contrat Vie ) entre le rayons yaourts et fromage, mon cœur s'emballa, non pas en pamoison devant un spectacle magnifique ou ému d'une situation agréable, non rien de tout cela, juste un battement qui galope, un essoufflement rapide et l'impression que le ciel me tombait sur la tête.

Je me retrouvais à l'entrée du magasin assise sur les marches attendant que mon cœur veuille bien revenir à la raison. Consciente que cela n'était pas des plus normal après tout à 26 ans même après quelques épreuves de la vie, le contrôle technique devrait être une formalité, n'y tenant plus je pris rendez-vous chez mon généraliste qui m'envoya directement chez un cardiologue. Après une demi-heure, assise au calme dans la salle d'attente, le spécialiste me demanda si j'avais fait un effort physique juste avant la consultation. Considérant que marcher 50 mètres et prendre l'ascenseur n'étaient pas de grandes activités sportives je répondis par la négative. Après un examen approfondi il me rassura en m'expliquant que mon cœur n'était qu'une victime dans ce contexte et qu'il n'y avait rien d'alarmant, il me conseilla de vérifier ma thyroïde. Thyroïde je ne savais même pas à quoi cela servait, déjà que pour l'écrire on ne sait jamais ou placer le y et le ï, bref suite à des examens plus approfondis la thyroïde était en effet la responsable de mes battements de coeurs intempestifs et non contrôlés.

‌La cause ? Inconnue, le traitement des comprimés pour aider ma chère thyroïde à fonctionner normalement et c'est tout. Ou presque, Ah oui j'oubliais la principale recommandation des médecins pendant tout le traitement surtout ne pas avoir d'enfants... Sur le coup, cela ne m'a pas semblé être un sujet important, après un an de mariage et un projet de fonder une famille, cette petite phrase devint comme une épine légère. Et 3 ans plus tard, après de multiples examens, un suivi complet, plusieurs médecin et un retour en France, ça y est enfin un traitement stable et une thyroïde qui arrête de faire le yoyo enfin pour l'instant... À titre d'information, c'est important de le savoir ce genre de soucis est fréquent chez les femmes avant 35 ans, j'étais la première de toute la famille et aucune de mes amies n'avait ce genre de soucis, peu importe j'avais décidé de ne pas m'apitoyer et de faire avec. Un dernier mot sur la thyroïde mais pas des moindres, c'est qu'elle joue sur notre humeur et sur notre poids, exceptionnelles hormones qui nous permettent à la fois de perdre 17 kilos ( c'est du vécu) et d'être toute guillerette, d'en reprendre 20 à 25 en mangeant seulement des salades ou presque en tous cas rien qui justifierai cette généreuse prise de poids, et d'être toujours agréable, mais parfois la version prise de poids et désagréable en mode toujours énervée le moindre truc me fait péter un plomb, une fatigue extrême et une humeur de chien avec ou sans prise ou perte de poids.En gros, c'est elle qui décide elle est trop forte cette thyroïde sous ses airs de "on ne sait pas à quoi ça sert" au moins maintenant vous savez ! Tous les gens en surpoids de mauvaise humeur n'ont pas forcément de soucis de thyroïde mais CQFD ils ne mangent pas tous des pots de pâte à tartiner sur le canap ! Trêve de diversion, revenons à nos moutons, suite à cette épisode et une fois cette thyroïde maîtrisée, une vie normale pouvait commencer ou presque. Des douleurs de règles m'obligeant à me plier en deux et parfois à ne pas pouvoir me lever tellement prostree par la douleur, je décide alorsde consulter ma médecin traitante.Selon elle la meilleure solution pour régler ce problème de douleurs était d'avoir un enfant. Soit, dans ce cas ne tardons pas...