Chapitre quatre - Des suspects en nombre

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Bishop soupira en se massant les tempes. Pourquoi diable son collègue l'avait-il fait venir de si loin ?La tombe fraîche à ses pieds était un début de réponse, bien sûr, mais pourquoi lui ?

« Vous êtes en charge de tout ce qui touche à la famille Brightwell, pas vrai ? demanda-t-il.

— Exact, répondit Bishop en relisant le nom et en abandonnant l'idée d'une coïncidence. Encore un d'eux ?

— Oui. »

Bishop sortit du cimetière pour suivre son collègue jusqu'à son bureau et reçut de ses mains une enveloppe.

« Elle avait ce papier sur elle. »

Il le sortit, déplia et lut. Son visage se décomposa.

« Wow, murmura-t-il.

— Une liste de tous les membres de la famille Brightwell de sa génération et de celle du dessus, dit le collègue. Et les noms des morts barrés un à un.

— Non, non, c'est absurde, dit Bishop. Victoria Brightwell ne peut pas être une tueuse en série. Pas pour tous les meurtres. Elle n'aurait pas pu empoisonner Mr Richards dans une pièce fermée... »

Il se tut et murmura :

« Mais si. Elle l'empoisonne, repart, il ferme lui-même à clef et meurt quelques heures plus tard... Beyis m'avait fait part de cette théorie qui innocentait Mr Albert Brightwell... Et le poison est une arme de femme... Mais non, c'est stupide. Pourquoi...

— Un témoin l'a entendu dire ''une fois que j'aurai fini de massacrer ceux du Brightwell's, je m'attaque aux Fawn'', et regardez ici les derniers noms de la liste. »

Deux des frères Fawn et leurs trois cousines étaient inscrits tout au bas de la liste.

« A-t-elle omis le nom de son fiancé par amour ou celui-ci a-t-il marchandé sa vie contre un mariage avec elle ? demanda le policier local. Auquel cas...

— Auquel cas il aurait été au courant qu'elle était l'assassin, compléta Bishop. Pendant son absence, il y a encore eu plusieurs morts à Londres, ce ne peut pas être elle. Et quand bien même ce serait le cas, vous ne seriez pas autorisé à en savoir plus. Oubliez cette affaire, ça vaut mieux pour vous. »

Il s'arrêta net et dit :

« Et, votre témoin, c'est ?

— L'une des personnes habitant ici, répondit l'autre policier. Je répugne à donner le nom alors que l'affaire ne me concerne pas et que le témoignage est de toute manière invalidé.

— Le témoignage reste intéressant, murmura Bishop. Qui a témoigné ainsi ?

— Pourquoi ? s'étonna le policier.

— Parce que la personne qui l'a entendu pourrait l'avoir répété à quelqu'un d'autre - voire l'avoir assassinée lui-même.

— Assassinée ? Inspecteur, enfin ! Elle a été frappée par la foudre ! »

Bishop le considéra un instant, puis abandonna l'idée. La réplique qui lui brûlait les lèvres ne fut criée que dans son esprit.

Ce serait loin d'être la mort la plus bizarre que j'ai vue de ma carrière.

Par ailleurs, les chances d'être confronté à une morte étrange augmentaient lorsqu'on était confronté aux Brightwell, et... depuis l'affaire FitzHenry, dont il avait eu des échos bien que ce ne soit pas son coin, il y avait au moins une personne chez les Fawn capable de tuer.

Et une autre, ignorait-il, capable de tant d'imagination qu'une phrase aussi abrupte que celle dont avait parlé le policier pouvait facilement mener à de la légitime défense anticipée.

« Dites-moi, dit Bishop sur le ton de la conversation, ils ont bien entendu parlé à un coroner avant de l'enterrer ?

— Non, Inspecteur, ils ont dit que la cause de la mort était si évidente qu'elle ne leur a pas paru nécessiter de faire examiner le corps par un étranger.

— Je vois. En somme, nous n'avons aucune preuve qu'elle est bien morte frappée par la foudre ? »

Laissant le policier réfléchir à cette question, Bishop s'éloigna un peu et songea que les Fawn, qu'ils soient complices de la mort ou simples parents éplorés, ne laisseraient jamais l'enquête se poursuivre trop loin. Encore une affaire sur le Brightwell's qui serait classée sans suite.

Salut tout le monde. Je n'ai pas pu autant avancer dans l'écriture que prévu et le Brightwell's repart en vacances pour une durée indéterminée.


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