Cette princesse au cœur fragile, aux pouvoirs immenses mais si dangereux lorsqu’ils ne sont pas contrôlés. Pour elle ce n’était pas le froid qui était le prix de la liberté mais la solitude.

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Assise, seule au milieu de cette cour grouillante de monde, elle s'enferma dans son monde de musique? Elle se perdit dans ses pensées et tout autour d’elle disparu. Elle revit se dérouler tous les bons moments qu’elle avait vécu avec ces personnes qui étaient désormais si loin d’elle. Elle sentit la haine monter et prendre le dessus sur la tristesse. Au fil de ses souvenirs, ses mains se mirent à trembler de plus en plus fortement. Une violence sans nom s’empara d’elle. Tel un volcan sur le point d’entrer en éruption. Elle eut envie d’hurler, de retrouver ce soi-disant frère qui l’avait trahi, poignardée de toutes ces horreurs qu’il avait “balancé” sur son dos avec sa copine. Elle revit le moment où une force mystérieuse l’avait poussée à vérifier dans les messages de son “frère”, sa discussion avec sa copine jalouse comme un poux depuis le début de leur relation. Quand elle avait découvert ces mots qui lui brisèrent le cœur instantanément. Elle voudrait tellement le coincer dans un coin, le regarder droit dans les yeux et le blesser comme lui l’a fait. Mais elle avait peur de lui. De tout ce groupe qui s’était monté contre elle. Ils étaient 4 de son lycée et plus ou moins une personne, la fameuse copine, dangereuse. Cette femme qui voulait à tout prix lui “casser la figure”. Désormais, sa vie était en danger aux abords du lycée. Elle avait cette impression d’être dans un cauchemar permanent. Certains matins, elle se réveillait avec l’espoir que tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Mais la réalité la rattrapait rapidement. Au bord de la crise d’angoisse, elle ne vit pas le surveillant s'asseoir à côté d’elle. Par dessus sa musique, elle entendit une voix prononcer son nom. C’était lui. Elle lui faisait confiance et il connaissait toute l’histoire. Il tenta de la calmer du mieux qu’il pouvait. Elle finit par se calmer mais ce sont les larmes qui se mirent à perler le long de ses joues. Il mit sa main sur l’épaule de la jeune fille pour la rassurer et lui conseilla d’aller à l’infirmerie. Un conseil pour lequel elle n’avait pas le choix, il ne pouvait la laisser là dans un tel état. Elle ne voulait pas mais y allait quand même.

Arrivée à l’infirmerie, elle s’assit par terre. La musique diffusée sur les hauts-parleurs était de la musique celtique. Comme il y avait au collège. Ce qui eut pour effet d’apaiser sa colère. Ici, c’était un refuge qu’elle affectionnait tout particulièrement. En attendant que l’infirmière ait du temps pour elle, elle se plongea dans cette musique et son esprit s’envola quelques minutes vers son monde intérieur. Il se posa près de cette rivière où se reflétaient les rayons du soleil. Dans cette forêt où cette partie louve d’elle se plaisait tant. C’est une voix qui l’appelait qui la fit revenir sur Terre. Elle se leva, sans se presser et entra dans le bureau. Elle s’assit et se rendit compte qu’elle tremblait encore. Elle se mit à raconter les derniers évènements et confia ses peurs. Ce qui la calma. Elle n’avait plus de forces et écouta d’une oreille distraite ce que lui dit l’infirmière. A la fin de cet entretien, elle demanda à rester un peu car elle ne se sentait pas de retourner en cours de suite. Elle put rester et se reposa. Elle dormit pendant près d’une heure.

<<Il l’approcha. D’un peu trop près. Ses yeux lancent des éclairs. Ce n’est plus loin qui agit. C’est Elle. Elle a le contrôle sur son “frère”. Même sans être là, elle vient se venger d’un mal qu’elle n’a pas fait. Elle sent sa respiration haletante. Cette méprise qu’elle voit, achève de lui briser le cœur. Elle lutte pour ne pas céder à la panique. Car si elle perd le contrôle, ils comprendront qu’ils ont gagné. Elle tourne la tête des deux côtés et comprend qu’elle est coincée. Le poing de celui qui compte tant se soulève et vient la frapper en plein ventre. Elle pousse un hurlement aussi douloureux qu’il n’exprime sa panique.<<

Elle reprit conscience? Son chien lui sautait dessus, paniqué lui aussi. Elle tenta d’allumer la lumière, encore tremblante. Avant de parvenir à trouver sa lampe, sa main se posa sur des morceaux de verre qui faillirent la couper. Quand elle alluma enfin la lumière, un bordel monstre s'offrait à sa vue. Elle resta bloquée quelques minutes devant ce spectacle, horrifiée. Comment avait-elle pu faire cela? Était-ce vraiment elle? Elle se leva et voulut attraper une bouteille de Coca en verre mais elle explosa quand elle tendit la main. Elle sursauta, recula et se prit les pieds dans ses couvertures et s’étala de tout son long près de son lit. Elle se releva. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Comment et pourquoi tout se passait ainsi? Qu’est ce qu’il y avait en elle? A peine eut-elle le temps de finir de se poser la question que sa mère ouvrit la porte et découvra tout le désastre. Elle reste interdite, la bouche ouverte. Elle regarda sa fille qui se mit à pleurer à chaudes larmes. Elle comprit immédiatement ce qui s'était passé. Elle prononça ces quelques mots:

“Il faut que je te parle. L’heure est grave. Fais attention où tu mets les pieds.”

Sa mère partit, la laissant dans le noir le plus total.

Assises dans le salon, elles regardèrent en silence. Angel se décida à briser le silence.

• Pourquoi? Tu n’avais pas l’air étonnée, alors dis moi, qu’est-ce qu’il m’arrive?

Sa mère, plongée dans ses pensées, ouvrit la bouche, puis la ferma. Elle cherchait les mots pour expliquer cet étrange phénomène. Angel s’impatientait. Alors, quitte à faire un énorme choc à sa fille, elle lui annonça:

• Tu es une surhumaine.

Le silence déjà pesant devint presque irrespirable. Angel se lança.

• Et.. Ce.. Pouvoir? C’est la force? La violence?

Sa mère hésita et finit par se décider à tout avouer:

• Apparemment pour toi, c’est effectivement la force. Mais c’est différent pour chacun. Il peut y avoir d’autres capacités qui se développent comme ne rien avoir d’autre. A partir de maintenant il va te falloir faire attention à tout. Les détails qui te semblent anormaux par exemple.

Angel coupa sa mère d’un geste de la main et posa la question qui lui brûlait les lèvres:

• Mais d’où viennent toutes ces.. capacités?

Sa mère soupira. Elle savait que la réponse qu’elle s’apprêtait à donner ne satisferait pas sa fille:

• Je ne peux, pour l’instant, pas te répondre.

Comme elle le pensait, au vu du visage impatient de sa fille, Angel ne restera pas sur cette réponse aussi catégorique que vague. Alors elle s’empressa d'ajouter:

• Mon rôle n’est pas de tout t’apporter sur un plateau. Tu découvriras les réponses au fil du temps et des expériences. Tu devras observer chacun des détails. Faire des liens entre ce que tu remarqueras. Petit à petit, tu comprendras chacun des mécanismes de tes capacités, de leurs origines. Mais ce n’est en aucun cas à moi de te donner les détails. Je peux seulement te guider. C’est la règle. Aller maintenant, vas te coucher. Fais attention où tu mets les pieds.