Immaculée est sa robe, abîmées sont ses pensées.

Son cœur est triste ; le bilan, bien sinistre.

Nombreuses sont celles qui ont quitté le nid avant elle ; pures, légères, volontaires, la fleur au bec. Sûres, mais jamais fières, de mieux faire que les premières.

Hélas, toutes sont revenues meurtries, le cœur pulvérisé, les souhaits exterminés en rouge sang ; sang de la Terre, sang de la Faune, sang des Hommes ; des torrents et des torrents de sang versés par l’éternelle soif de Domination. Toujours pour de mauvaises raisons. Partout dans le monde, les victimes s’enchaînent, souffrent, se traînent. Siècle après siècle, l’Histoire des massacres menace, terrasse, fracasse.

Dans sa robe blanche, sa tâche est loin d’être aisée. Elle le sait. La Paix qu’elle transporte au bout de sa branche ne pèse pas lourd dans la balance Atrocité. Cependant, bravement, plutôt qu’un fusil meurtrier, la colombe continue de brandir son rameau d’olivier en espérant que le Monde finira un jour par changer.