L'anarchiste
Tout petit déjà
Il rêvait de jouer du tuba.
Dans une famille de harpistes
Il passait pour un anarchiste.
Aucune baguette ne le ferait plier
Il en était persuadé.
Aucune mélopée ne l’obligerait à renoncer
À son vibrant désir cuivré.
Ses parents n’en revenaient pas.
Il se comportait telle une diva
Alors qu’une flamboyante harpe dorée
Trônait près de la cheminée.
Profitant du sommeil de la maison
Risoluto, le jeune garçon
Coupa, la veille de sa première leçon,
Les cordes de l’instrument en question.
À son réveil, il feignit l’étonnement
À l’instar de l’ensemble des occupants
De la demeure argentée
Totalement déconcertés.
Aucun ne fut dupe de cette mutinerie
Exécutée en pleine nuit
Par le garçonnet en furie
Attiré par de bruyantes mélodies.
Le vandale, dans la précipitation,
Avait oublié son petit camion
Au pied de l’objet défiguré
Dans lequel il pouvait traverser.
Même sans cette fausse note
Il n’aurait pu éviter la gavotte.
Tant qu’il vivrait dans l’imposant manoir
Impossible pour lui de rejoindre une fanfare.
Ainsi, sous la direction de son père, Alexandre
Il intégra un orchestre de chambre
Avec la formelle interdiction de se pointer là-bas
En pantoufles ou pyjama.
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