Les raisins bêtes
Quand je suis énervé
Je me mets à grignoter
Le temps de me calmer
À en avoir la nausée
Gouda, nougats
Anchois, pizza
Sans ordre ni classe
Tout y passe
Hier, très contrarié
Mon rituel s’est animé
En attrapant un sachet
Passablement décoloré
Sans ordre ni classe
Tout y passe
Mirabelles, bretzels
Airelles, mortadelle
Lors de mes compulsions
Je ne prête pas attention
À ce que j’ingurgite
Façon troglodyte
Melon, reblochon
Saumon, cornichons
Tel un dinosaure
Je dévore
Quel ne fut mon étonnement
Au contact de raisins secs vivants
Qui tentaient de se faire la malle
En direction de mon cartable
Tel un dinosaure
Je dévore
Litchis, pastrami
Salami, cookies
Sans hésitation, j’ai recraché
Ma bouchée agitée
Qui en moi gesticulait
Comme des danseuses de cabaret
Poulet, riz soufflé
Pâté, pain brioché
J’engloutis
Sans appétit
À la place des fruits secs
Se cachaient des petites bêtes
Noires, grouillantes, infectes
Très loin d’un festin de fête
Sans appétit
J’engloutis
Cacahuètes, omelette
Baguette, noisettes
Pour ne plus retomber
Sur des bestioles affamées
J’ai opté pour des blocs de glace
Transparents et fadasses
Glaçons, glaçons
Je déteste les glaçons
Glaçons, glaçons
C’est froid et pas bon
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