CHAPITRE 1 - L'initiation (Part 3/3)

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   C'était une tradition depuis la mort de mon père. La randonnée annuelle.

   Après sa disparition, ma mère avait totalement sombré. La première année, il ne se passait pas un mois sans un funeste anniversaire. Les premières Pâques, les premières vacances, la première rentrée, le premier Noël, ... Sans Lui. Je me souviens de m'être sentie très seule durant cette année là. L'impuissance était la seule chose qui me tenait compagnie et elle m'étouffait chaque jour un peu plus. Regarder ma mère souffrir sans pouvoir la réconforter. Mais à sept ans que peut-on dire à sa mère dans de telles circonstances?

   Au fils des années, les parcours pédestres devenaient de plus en plus difficiles. J'avais acquis une endurance extrême au fur et à mesure. Non sans mal. Ma mère avait écumé mes plaintes, mes pleurs et mes menaces. Elle trouvait toujours les mots qui consolaient, ceux qui donnaient la force de continuer.

   Je me souviens de la toute dernière fois où nous étions parties durant trois jours dans la forêt de Brocéliande. J'avais douze ans. Au troisième jour, mes jambes ne me portaient plus, nous avions parcouru plus de qaurante kilomètres en deux jours et la force me manquait. Je tombât à terre, les larmes dévalant sur mes joues, mes yeux rivés sur ce sol enfeuillé, honteuse de ne pas trouver le courage de me relever.

   Sylvia se mit à genou, prit mon menton de sa douce main, chercha mon regard et me dit :

    "- Le courage n'est pas d'avoir la force de continuer Maïleen, c'est continuer même si on n'en a plus la force."

  Puis m'aida à me relever avant de poursuivre :

    "- Je voudrais t'emmener dans un endroit qui compte pour moi."

   Nous reprirent notre chemin. Après quelques heures, Sylvia s'arrêta au milieu d'une clairière. Tout n'était que scintillements. Je n'en croyais pas mes yeux. Une beauté de la nature comme jamais je n'en avais vu auparavant. Un courant d'eau doré par les éclats du soleil coulait en bordure. Des milliers de papillons nous survolaient. De petits êtres ailés de toutes tailles, de mille et une couleurs virevoltant dans les airs comme s'ils effectuaient un ballet. C'était magique. A ce moment précis, je me sentie vivante. Mon cœur frappait ma poitrine aussi fort qu'un éclair frappant le sol. J'en eu le souffle coupé.

   Après quelques minutes, Sylvia m'appela afin que je la rejoigne au bord du ruisseau. Elle souriait.

    "- Je voudrais te raconter une histoire Maïleen. Je voudrais que tu t'en souviennes alors écoutes bien s'il te plait.

   Il fut un temps où sur Terre, où il n'y avait que Nature. Un jour, la lune apparut."

   Devant mon regard interrogatif, elle ajouta :

    "- Maïleen, je voudrais que tu crois en cette magie. Si je t'ai amené dans ce lieu, aujourd'hui, c'est pour que tu puisses y croire. Un jour, tu comprendras pourquoi", me glissa t'elle dans l'oreille après un doux baiser déposé sur mon front.

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