Le paysan
Il était doux et rêveur,
Cultivant un champ immense de fleurs.
Il y tenait beaucoup,
Pour lui elles étaient tout.
Amaryllis, clochettes, oeillets,
Tout son argent y passait.
Le paysan était amoureux d’une fille,
Belle et douce comme une jonquille.
Pour lui c’était une princesse,
Il la regardait sans cesse.
Un jour que le paysan était malade,
Il voyait la mort, il était fade,
Il fit livrer toutes les fleurs de son jardin
À la douce fille au parfum de jasmin.
Le jardin du paysan se retrouva vierge,
Nu de roses rouges et de perce-neiges,
Et le paysan mourut sans regret,
Sachant ses fleurs en sécurité.
La jeune fille en fut si touchée,
Qu’elle passa une journée à pleurer.
Elle savait à quel point le paysan y tenait,
Aussi elle eut une idée.
Sur la tombe du paysan,
La jeune fille prit le temps,
De faire pousser des jolies fleurs,
Elle y mit vraiment tout son coeur.
Des arums, des acanthes, des alpinias,
Camomille, capucine et bégonia,
La tombe se transforma en jardin enchanté,
Faisant oublier la mort, là-haut, au paysan comblé.
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