Il est cinq heures du matin
Une nouvelle fois, je suis tombée de mon lit. Je vais finir par chasser mon chat de ma maison. Oups ! Je vis chez mon chat !
Ce damné félin a décidé que je devais me lever pour lui ouvrir la porte donnant directement sur le jardin. Je dors dans l'appenti parce que notre maison est surpeuplée douze personnes y logent le temps des vacances.
Et pour me tirer du lit, il s'est mis à utiliser ma bedaine comme un trempoline. Et il trouvait marrant de sauter toutes griffes dehors. Mon ventre est une immense lacération.
En grinçant des dents et en grimaçant, je me lève et j'ouvre la porte. Et ma mauvaise humeur s'enfuit sur le dos du chat !
Dans le champ, pompeusement appelé un verger, une famille de lapins joue dans la rosée du matin. Les toiles d'araignées sont visibles, couvertes de perles et le soleil matinal s'y reflète. Je vois mon matou ramper dans les herbes hautes, queue verticale seul signe de sa présence. Ses futures victimes inconscientes, grignottent le thym et le serpolet que ma mère cultive avec obstination et abnégation. Les vaches !
Mais le chat, à cinq heures, après une nuit de sommeil est parfaitement vif, contrairement à moi. Il saute avec légèreté sur la famille et les rate ! Il poursuit Jeannot Lapin qui s'enfuit pour laisser le temps à Jeannette de mettre leurs rejetons en sécurité dans leur terrier. Minet est trop gros pour entrer, il le sait. Mais il est patient. Il s'installe en faction devant le trou pour guetter l'imprudent lapinou.
Et moi, parce que c'est l'été et que tout le monde dort encore, je retourne dans mon lit qui n'a pas eu le temps de refroidir...
Paris Samedi 10 juillet 2021
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