LA PERTE

Une minute de lecture

Je me suis réveillé, il faisait toujours noir

Mes yeux étaient ouverts et c’était le matin ;

L’obscurité régnait, le ciel s’était éteint :

La chaleur du soleil me fit perdre l’espoir.

J’avançais à tâtons vers le feu du matin,

Sa chaleur état là mais mes yeux restaient froids

Ils étaient grand-ouverts, je les touchais des doigts.

Mes paupières s’ouvraient mais je n’y voyais rien.

J’ai tapé, j’ai cogné, j’ai hurlé, j’ai pleuré :

Mes larmes ont roulé des yeux qui étaient miens…

J’étais terrorisé, débordant de chagrin :

Le ciel n’existait plus, tout était au passé.

Le docteur est parti il n’y aura plus rien :

la faute à ce vaccin dévastateur de vue :

C’était rare pourtant mais c’était mon destin…

Le docteur m’a quitté, il ne reviendra plus.

Je passe mes journées assis dans la chaleur,

Je sors marcher aussi mais ce n’est que malheur,

Malheur d’imaginer, de tout devoir rêver :

Mon monde est effacé, je dois le figurer.

Les ocres automnaux, l’émeraude au printemps,

Le gris en noir et blanc de l’hiver des enfants

Et les ors de l’été défilant dans l’azur

Ne sont que souvenirs projetés sur un mur.

Les parfums sont vivants et le vent me caresse

Le soleil est vivant et m’envoie sa tendresse

je vais rester vivant dans ma nuit de mirages :

Mon rêve se poursuit dans une vie sans âge.

Je me suis réveillé il faisait toujours noir.

Mes yeux étaient ouverts et c’était le matin.

L’obscurité régnait, le ciel était éteint

Et je me suis levé, à tâtons, dans le noir.

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