SUBSTITUT
Je suis ton fils, ta vie ; je suis son fils, ma mort !
Je suis ton fils, miroir ; je suis son fils, espoir.
Je suis ton fils, ma vie ; je suis son fils, menti !
Je suis ton fils, en noir ; je suis son fils, sans voir.
Tu es la mère morte à qui l’enfant doit tout,
Tu es la mère morte en laquelle j’ai cru…
Jusqu’au jour où j’ai vu que toi seule était « Nous »,
Jusqu’au soir où j’ai su que mon sang était bu !
Continue à nager dans les eaux des tourments !
Je veux te voir sombrer dans tes remous dormants !
Je veux pouvoir voler dans un ciel sans limite
Et contempler la vue des sommets anthracites.
Tu m’as volé ma vie et mes rêves, la nuit.
Dans tes yeux, je suis lui : je ne sais qui je suis.
Tu m’as volé ma vie : j’ai toujours été vieux !
J’ai toujours été vieux : je suis mort par tes yeux !
Tu ne tiens à la vie que si je suis sans tain !
Filigrane asservi au non du père enfreint !
Tu es en mon absence un foyer tout cendré :
Ce n’est que par ma mort que tu te crois renée !
Je voudrais t’écraser et piétiner tes yeux !
Je voudrais t’éreinter en reprenant mon feu !
Je voudrais te souffler et cesser de rêver !
Fais vite et disparais que je puisse exister !
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