C’était un merveilleux mariage. Firiel avait dégotté ce qui semblait être la plus jolie toilette de sa garde-robe. Il ne l’avait jamais vue avec une telle tenue, il brûlait de se trouver, un jour, à la place d’Andromède. Mais bon, malgré l’allégresse de l’événement, sa belle elfe restait furieuse contre lui. Il aurait tout donné pour pouvoir recoller les morceaux avec elle, mais elle cherchait à l’éviter au maximum. Il avait tenté de lui parler alors que le couple fraîchement marié quittait la chapelle, mais elle s’était évaporée sans qu’il puisse l’atteindre.

À présent, il observait à la dérobée Lucinda se prêter au jeu du lancer de bouquet. Des dizaines de prétendantes s’amassaient derrière elle, dans l’espoir de saisir ce précieux trésor. Chaque demoiselle jouait des coudes afin d’obtenir la place qui lui offrirait la meilleure chance. Firiel se tenait à quelques pas d’elle, indifférente au chaos qui régnait sur le parvis de la chapelle.

Dorian se fendit d’un sourire espiègle tandis qu’une pensée traversa son esprit. Le bouquet s’envola dans les airs alors que les pies entassées en dessous essayaient de l’attraper. D’une impulsion magique, il le fit dévier et jubila lorsqu’il atterrit dans les mains de Firiel qui parut surprise de le recevoir. Elle comprit immédiatement son stratagème et le fusilla du regard. Sans se départir de sa bonne humeur, il s’avança vers elle. Étonnamment, sa colère contre lui avait dû s’estomper, car elle ne tenta pas de lui glisser entre les doigts. Firiel attendit patiemment qu’il soit à sa hauteur.

• Je sais que tu m’en veux terriblement, commença le magicien. Et qu’aucune de mes paroles ne pourra atténuer ta fureur. Mais j’aimerais que tu envisages de vivre, dans un avenir prochain, un jour identique à celui-ci… Avec moi.
• Et tu crois que m’offrir le bouquet de la mariée réparera tes erreurs, Dorian ? s’emporta l’elfe.

Le Magicien Noir secoua la tête.

• Non, déclara-t-il. Mais j’espère que ceci le fera.

Il mit soudain un genou au sol et sortit de sa poche une petite boîte qu’il ouvrit en face de sa belle. Firiel resta bouche bée devant la bague qu’elle recelait. C’était le plus beau bijou qu’elle n’avait jamais vu : un fin anneau délicatement ciselé orné d’une splendide gemme légèrement bleutée.

• Firiel, déclara solennellement Dorian. Veux-tu m’épouser ?