la visite
En arrivant dans la salle d’attente, je constate avec plaisir, que je suis seule. L’attente ne devrait pas être longue. Je regarde les œuvres qui « décorent » les murs, dessins, peintures, estampes… que c’est laid. Enfin, je n’aime pas. Une légère somnolence m’atteint. Je sursaute, un cri déchirant me sort de ma torpeur. Puis un second.. Et le silence retombe. Quel supplice ce cardiologue inflige t-il à ses patients ? L’auscultation n’est pas douloureuse… enfin la porte s’ouvre, je scrute la patiente, son visage est un peu fermé, mais elle ne semble pas souffrir… qu’est-ce qui s’est passé… Qu'est-ce qui va m’arriver.
Le médecin, debout dans la porte ouverte attend et devant mon manque de réaction se manifeste :
- C’est à nous, madame !,
Ce "c’est à nous" me fait frémir, je le suis dans son bureau, les jambes vacillantes.
Il me questionne :
- Vous allez bien, vous semblez fatiguée..
Il ronchonne, des patientes sont arrivées dans la salle d’attente et jacassent comme des pies…
- Je vous ausculte, venez.
Nous passons dans la pièce voisine, il ferme soigneusement la porte. Ici le silence complet règne. Je lui en fais la remarque
- Oui, j’ai fait insonoriser cette pièce, avec tous les bruits qu’il y a dans l’immeuble, je ne pouvais pas entendre le cœur des mes patients.
Il sourit .
- Mais votre cœur est bien rapide, et votre tension ! oh ! très élevée, vous êtes toujours comme ça ?
Je lui explique la fatigue de la voiture, les embouteillages,mais, il continue son monologue… Il va me prescrire un médicament et je dois voir mon généraliste dans deux semaines pour vérifier et s’il y a quoi que ce soit revenir le voir.
Sur le palier j’appelle l’ascenseur et là j’entends un râle, d’agonie, puis un second, je regarde la porte en face de moi d’où proviennent les cris et je vois une petite plaque
Cours d’art dramatique…
Je suis secouée d’un fou rire en montant dans l’ascenseur, fou rire qui me poursuit sur le trottoir.
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