Excitation

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La soirée s'annonçait lugubre. Elle venait de recevoir un texto. Son amoureux la laissait tomber. Il ne viendrait pas nous rejoindre. Le dixième en six mois. Les hommes se succédaient à ses côtés sans jamais lui apporter ce plaisir du partage à deux qu'elle recherchait tant. Sa mine boudeuse ne nous avait pas échappé. Nous devions être quatre à occuper cet agréable endroit, nous nous retrouvions trois. Derrière les vitres, le soleil se couchait, le vent soufflait. Notre chalet loué pour le week-end était confortable. Une cheminée crépitait au centre du salon.

Malgré cela, elle annonça qu'elle nous abandonnait, il était seulement 21 h 00. La mine triste, le corps alangui, elle partit vers sa chambre.

Nous nous regardâmes, à la fois habitués à ses déboires et tristes de cette situation. Gabin se plongea dans le dernier Pierre Lemaitre. Je savais qu'il serait difficile de le distraire. Cet après-midi, dans l'intimité de notre chambre, nous avions fait l'amour tendrement, en étouffant nos cris, de peur qu'elle ne les entende. Je me servis un verre de whisky et réfléchis. Que pourrais-je faire pour lui redonner le moral ? Une petite discussion entre filles s'imposait. Pas question qu'elle se laisse aller.

Je montai les escaliers qui donnaient accès aux chambres. La sienne était plongée dans la pénombre. Je pensais la trouver en train de lire. Elle dormait. Son mascara avait coulé, signe qu'elle avait pleuré. J'avais toujours aimé cette fille, même si on était très différentes l'une de l'autre. J'étais brune, elle blonde, ma peau était mate, elle très pâle. De grande taille, elle me dépassait de vingt centimètres. Cela ne nous empêchait pas d'être complices.

Je m'approchai sans bruit du lit. Mes pieds nus sur le parquet produisaient le son d'un pas de souris, j'avais envie de l'observer. Ses traits étaient plus détendus, elle avait enfilé une nuisette très seyante, beige avec un petit noeud entre les seins. En position foetale, elle respirait calmement. Sur sa peau, quelques gouttes d'eau subsistaient, elle avait pris une douche. Le déshabillé laissait découvrir ses cuisses musclées que j'enviais. Assez sportive, elle tenait à s'entretenir, j'y avais renoncé. Elle était séduisante, ses cheveux s'étalaient sur l'oreiller gracieusement. Je m'assis près d'elle. Mon coeur battait la chamade. Si j'osais une caresse, l'accepterait-elle ? J'en avais toujours eu envie, peut-être que je lui procurerai ce plaisir qu'elle n'avait pas atteint avec les hommes ?

Je fis glisser un doigt le long de sa cuisse. Sa peau était douce. Je mis ma main sur le tissu de sa nuisette, je sentais la respiration de son ventre. Elle ne réagit pas. Je soulevai un pan pour mieux voir sa vulve, son string noir à dentelle la masquait. J'insérai un doigt sous l'élastique, ses poils blonds apparurent. Je caressai d'un mouvement lent son ventre, puis son pubis. Elle changea de position, les yeux toujours fermés, elle laissa échapper un soupir. Elle s'était mise sur le dos. Cela me permit d'écarter ses cuisses et d'embrasser doucement l'intérieur, au niveau de l'aine. Son doux parfum m'enivrait. Je ne comptais pas m'arrêter là. Je mouillais, j'avais le souffle court, je la désirais.

J'enlevai ma robe d'un geste rapide, je me retrouvai nue, tout près d'elle, qui ne se rendait compte de rien. Pas encore. Je m'allongeai tout contre son corps, ma respiration s'accélérait.

Ses beaux seins lourds étaient un appel à la caresse. Ce que je fis. Sa nuisette était désormais entièrement remontée. Son corps s'offrait à moi, ses courbes m'affolaient, je me plaquai contre elle. C'est à ce moment-là qu'elle ouvrit les yeux. J'eus peur qu'elle me rejette et me traite de folle, mais ce ne fut pas le cas. Elle me regarda tendrement, ôta le dernier rempart entre moi et son corps et prit mes seins dans ses mains comme si c'était une évidence.

Sans un mot, nous nous comprenions. Elle embrassa un de mes tétons, puis l'autre, langoureusement. Mon ventre palpitait, mon sexe s'ouvrait. Je mis mes doigts dans son vagin et fis des va-et-vient de plus en plus rapides jusqu'à ce qu'elle gémisse. Je descendis plus bas. Avec ma bouche, je parcourus son pubis, sa toison douce était taillée de façon à laisser un triangle de poils. Ma langue s'empara de son clitoris, rentra, contourna son abricot si tendre. J'étais déjà en extase, pourtant elle ne m'avait rien fait. Je ne sais pas si elle oserait. Lui faire plaisir était ce qui me convenait le plus en cet instant. Nous nous enlaçâmes. Je caressai son dos, ses fesses rondes et fermes. Elle faisait de même. Des frissons parcoururent mon corps. Nos bouches se rejoignirent, je ressentai des vagues de plaisir, ses doigts fouillèrent mon sexe, ils atteignirent l'intérieur de ma vulve. Nous gémissions ensemble, nos halètements devenaient plus forts, résonnant dans cette maison si silencieuse. Ses caresses m'emportaient, j'oubliais où j'étais, je laissai éclater ma jouissance.

Je relevai la tête, caressai ses cheveux. Elle paraissait heureuse, épanouie. J'avais réussi à l'apaiser, à partager un moment sensuel avec elle, parenthèse coquine jusqu'au prochain amant. Je me retournai, attirée par un mouvement derrière moi. Gabin se tenait dans l'encadrement de la porte, torse nu, souriant, une main caressant son sexe à travers le maillot, le regard fiévreux. Un trio ? Je me dis qu'il ne fallait tout de même pas rêver.

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