semaine 11: le manoir
J’étais perdue au beau milieu d’une ville. Tout était calme et je n’avais aucune idée de comment j’étais arrivée là. Un léger vent faisait onduler mes cheveux et amenait une étrange odeur d’essence malgré qu’aucune voiture ne semble être passée.
Je ne savais pas où aller pour rentrer chez moi, ce lieu ne me disait rien. Je me dirigeais au hasard, en suivant ce qui semblait être une route nationale.
Au bout d’un moment, alors que j’approchais de la sortie de la ville, une averse me surprit. Je voulus aller me réfugier, mais tous les bâtiments semblaient avoir disparu derrière des litres d’eau.
Je courus pendant près de cinq minutes avant d’enfin apercevoir la silhouette d’une maison. Plus je me rapprochais, plus la silhouette grandissait. Quand je fus assez près, je me rendis compte que ce que j’avais pris pour une banale maison était en fait un gigantesque manoir.
Je poussais les grilles qui l’entouraient et me précipitai sous le porche. J’étais trempée, je décidais donc de frapper à la porte.
Je fis trois essais, en vain, personne ne vint m’ouvrir. Je tentai tout de même d’abaisser la poignée, en espérant que la porte soit ouverte. Gagné !
Je pénétrais en criant :
-Excusez-moi ! Je suis perdue !
Rien, aucune réponse.
-Bonjour ! Il y a quelqu’un ? Demandai-je.
Toujours rien.
J’observais la pièce et compris que c’était un salon. Il était somptueusement décoré avec des canapés de velours rouges, des meubles entièrement en verre ou en bois précieux, des tapis et tapisseries rouge et or donnant l’impression que toute la lumière de la ville était enfermée ici. En face de moi trônait un gigantesque escalier en bois recouvert d’un tapis rouge aux bordures dorées. C’est vers lui que je me dirigeais. Vu la taille de la bâtisse, si les propriétaires étaient en haut, ils ne risquaient pas de m’avoir entendue.
Alors que je marchais, j’entendis comme un claquement de langue. Je regardais autour de moi, mais rien ne semblait avoir pu provoquer ce bruit. Je me remettais à marcher quand un bruit étrange se fit entendre. Je baissai les yeux et découvris ma main en train de marcher. Malgré l’étrangeté du moment, je ne réagis pas, attrapa ma main et la posa sur la rampe d’escalier. J’essayais de la raccrocher à mon bras et commençais mon ascension.
Arrivée au deuxième étage, je m’arrêtais et regardais ma main, qui, soudain, se mit à tirer mon bras que j’enlevai aussitôt. La main continua à monter jusqu’au cinquième, où elle m’attendit.
Je la fixais comme si je venais tout juste de me rendre compte que ma main n’était plus accrochée à mon poignet. Je fus prise d’une étrange nausée et manquai de tomber à la renverse. J’essayais de continuer à gravir les marches. Mais mon corps ne sembla pas vouloir s’approcher de cette chose, qui pourtant, quelques minutes auparavant, était accrochée à lui.
Je dus bien, pourtant, m’obliger à aller la chercher. Je renonçais à chercher les propriétaires. S’ils étaient aussi glauques que cet endroit, non merci ! Je trouverais bien quelque part d'autres où m’abriter, quitte à faire demi-tour
Je récupérais ma main et me dirigeais vers la porte. Je la poussai, elle ne bougea pas alors je la tirai, mais rien non plus. Elle était fermée. Cette maison commençait réellement à me faire flipper. Je fouillai le rez-de-chaussée dans l’espoir de trouver une porte, mais rien. Je cherchai une fenêtre au premier, mais elles étaient toutes fermées. Idem au deuxième et ce n’est qu’au troisième que j’en trouvais une ouverte. Le problème c’est que c’était vachement haut, au moins huit mètres. Je me ravisai, finalement les proprios, c’était une bonne idée.
J’allai donc au quatrième, mais n’y trouvai âme qui vive. Pareil au cinquième.
Je refouillais la maison entièrement, sans résultat. De toute façon, je n’avais pas le choix. Je me dirigeai vers mon but, pris mon courage à deux mains et enjambai la partie du mur sous la fenêtre. J’avais très peur mais pas vraiment le choix, alors j’ai sauté.
Après quelques instants, je me réveillai. Mais pas dans la rue ou dans une chambre d’hôpital couvert de plâtre. Non. Juste dans ma chambre, couverte de sueur.
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