7.
Lucie rejoignit Victor dans un bar branché du quartier.
Ils prirent à boire.
- Raconte-moi tes études.
- On apprend beaucoup sur le droit et la psychologie. Il y a trois facteurs pour un tueur en série : tout d’abord le gêne du guerrier - Quelles sont les caractéristiques de ce gène ? Lors du développement du foetus, la présence de celui-ci va entraîner une forte concentration de sérotonine dans son organisme. Le cerveau de l’enfant à naître est donc constamment baigné dans ce neurotransmetteur lié aux sensations de calme et de plaisir, ce qui a pour conséquence de le rendre beaucoup moins sensible à lui. Les individus possédant cette caractéristique présenteront donc une capacité réduite à éprouver des émotions et un cerveau “rationnel” beaucoup plus présent que la moyenne. Ils auront ainsi tendance à rechercher des situations plus extrêmes pour se sentir exister, que ce soit les sports les plus dangereux, le combat ou parfois même le viol et le meurtre. C’est la raison pour laquelle ce gène est parfois appelé le “gène du guerrier”.
Puis il y a le facteur des lésions cérébrales à certains niveaux du cerveau :
Cette seconde caractéristique permet d’expliquer l’absence récurrente de tout remords chez la plupart des tueurs en séries ainsi leur grande impulsivité qui les pousse à entraver les codes moraux à travers mensonges et manipulation. Le manque de regrets est même une caractéristique fondamental de ces individus.
Puis le dernier facteur : La maltraitance infantile. Il s’agit sûrement du facteur le plus important car il déclenche souvent les pulsions meurtrières chez des individus à risque. Ainsi, le psycho-comportementaliste Hickey D. T. affirme que l’écrasante majorité des tueurs en série ont subi des abus, maltraitance ou négligence durant la petite enfance, que ce soit dans un cadre familial ou à l’école. Stéphane Bourgoin avance même le chiffre de 95% des meurtriers ayant subi une grande violence dans les premières années de leur vie. Des expériences ultérieures ont également pu prouver qu’il s’agissait du premier facteur dans le développement des troubles antisociaux à l’âge adulte.
Le fantasme de vengeance, lié à des traumatismes profond pendant l’enfance, est donc très souvent le principal mobile qui pousse les tueurs en série à passer à l’acte. C’est l’identification de ce facteur qui a d’ailleurs permis une meilleure compréhension de leur fonctionnement, notamment grâce au profiling, une méthode mise en place par le FBI à la fin des années 1970. Puis, des films comme Le Silence des Agneaux ou encore Seven ont éclairé le public sur le fonctionnement interne de ces monstres, dont les actes sont parfois si atroces qu’ils peuvent paraître incompréhensibles.
On estime que 2% de la population est dotée de caractéristiques psychopathies, à l’image de James Fallon. Mais la plupart d’entre eux ne deviennent jamais des tueurs en série. On en retrouve même certains à de hauts postes de responsabilité dans le monde politique et celui des affaires. Mais lorsque ces derniers sont exposés à d’autres facteurs de risque, tous les ingrédients sont réunis pour créer un cocktail explosif.
- Tu m’en apprends des choses Lucie, tu es motivée et très ambitieuse.
- Les meurtriers me fascinent, ils sont souvent coupables, il y a la société qui y joue, les situations sociaux et familiales, l’argent, l’amour passionnel, les violences conjugales bref …. et toi ?
- Je lis Stephen King actuellement.
- Lesquels ?
- Tous, il décrit des mondes de terreurs et angoissants.
- Tenez votre smoothie et votre sirop.
- Merci. Disent les deux individus.
- Tu es fascinante Lucie, sache-le.
- Il faut toujours regarder devant soi pour avancer…
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