Interlude 1 : La dévastation du Palatinat
Ravage systématique du Palatinat du Rhin, et même un peu plus loin, par les troupes françaises de Louis XIV. Les villes (Heidelberg, Mannheim…), les villages, les fermes, les récoltes, le bétail, tout, tout fut méthodiquement détruit. Le pays fut ravagé.
Si vous visitez Heidelberg, ce que vous ne regretterez pas, vous verrez le château, obligé, avec une de ses tours à moitié effondrée. Ce n’est pas dû à un tremblement de terre, ni au passage du temps, mais aux troupes françaises qui ont essayé de la faire sauter. Soit, ils n’ont pas utilisé assez de poudre, soit ils s’y sont pris comme des pieds, toujours est-il que la tour est toujours debout.
Je me suis souvent demandé le pourquoi de cette tentative, vu que les soldats du roi-soleil en étaient maître… Sûrement pour humilier le vaincu, laisser sa trace comme le clébard urinant sur un lampadaire.
Cette histoire serait de nos jours classé comme crime de guerre. Bon, vous allez me dire, c’est de l’histoire ancienne, et vous avez bien sûr raison, mais…
Juste un souvenir de mes classes, dans les années 1990, dans l’armée française à Nîmes, à l’époque où l’État se chargeait encore de transformer les adolescents boutonneux en vrais hommes. Vous y entriez jeune naïf en bonne santé et vous en ressortiez, un an plus tard, fumeur et alcoolique. Époque bénite pendant laquelle on nous a fait chanter à tue-tête pendant trois mois :
Ils ont incendié Coblence,
Les fiers dragons de Noailles,
Et pillé le Palatinat…
Choqués ? c’était il y a à peine trente ans, mais faites une recherche sur ioutioube avec « les dragons de Noailles » : Garde républicaine, école de gendarmerie… Vous n’aurez que l’embarras du choix. Ce chant est donc aujourd’hui encore très populaire dans l’armée française.
J’imagine les réactions en France si nous apprenions que des unités de la Bundeswehr chantaient :
Ils ont incendié Oradour
Les fiers SS de Das Reich…
Ce serait du même niveau.
Vous en conclurez ce que vous voudrez…
P.S. je reprends ici un sujet déjà abordé dans mon encyclopédie du tout et du n’importe quoi.
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