Annonce du Président Macron : le confinement est prolongé jusqu’au 11 mai

Elle : « Bonjour ! Alors, tu as bien travaillé ?

Moi : - Je n’ai pas travaillé aujourd’hui. Enfin si, j’ai bossé, mais sans doute pas comme tu l’entends.

Elle : - Tu as travaillé ou tu n’as pas travaillé ?

Moi : - J’ai préparé mes cours pour la semaine, mais aujourd’hui c’était un jour férié, donc je n’ai pas tenté d’inculquer l’anglais à qui que ce soit.

Elle : - Ah, c’est un jour férié ?

L’autre : - Ben oui, c’est le lundi de Pâques. Ostermondag.

Moi : - D’ailleurs c’était rigolo : dans un des exercices que je vais proposer bientôt à mes stagiaires, il y a la question "Aimeriez-vous faire du télétravail ? Pourquoi ou pourquoi pas ?"

Elle : - Et qu’est-ce qu’on fête le lundi de Pâques ?

Moi : - Je vois que vous vous foutez complètement de ce que je dis…

Elle : - Mais non, on se fout pas de ce que tu racontes, il y a que je ne vois pas d’où sort ce jour férié…

Moi : - Comment ça, le jour férié ?

Elle : - J’aimerais juste savoir à quoi correspond ce lundi de Pâques. J’ai bien compris que le jeudi, Jésus se tape la cloche avec ses petits camarades, le vendredi, il apprend le plantage de clous sans faire de dégâts dans le mur, le samedi, il est aux abonnés absents, le dimanche, il refait surface… Et le lundi ? Il saute à l’élastique ?

Moi (écarquillant les yeux) : - Pas que je sache. Je ne sais pas ce que c’est que ce lundi. Il ne se passe rien en ce jour. Pas de cérémonie religieuse (le pape fait relâche), pas de repas de famille, pas de cérémonie institutionnelle. Juste le fait de ne pas bosser.

Elle : - Ne me dis pas que vous ne foutez rien le lundi de Pâques parce que c’est juste le lendemain du dimanche de Pâques ?

Moi : - Heu, je crains que ce ne soit exactement ça.

Elle : - Nooon ?! Oualou, vous vous en faites vraiment pas !!! "Pourquoi le lundi de Pâques est-il férié ? – Ah bah, comme ça. Parce que. On a trouvé que ce serait sympa d’avoir deux jours saints à la suite, juste pour faire joli. Pour l’effet déco." Je le crois pas, franchement ! Il a bien fait quelque chose le lundi, Jésus, non ?

Moi : - A priori… Non.

L’autre : - Il faut noter une espèce de crescendo dans les activités de Jésus : vendredi, il meurt crucifié, et dimanche, il ressuscite. Donc pour imaginer quelque chose de plus fort que tout cela, c’est quand même très compliqué.

Elle : - Rien ne l’empêchait de mourir une nouvelle fois.

Moi : - Je pense que ce serait très lassant et je ne sais pas si les croyants apprécieraient le comique de répétition.

Elle : - Je trouve ça très bizarre, la religion.

L’autre : - Tu l’as dit. Diese Menschen sind verrückt.

Moi : - Là, je suis d’accord avec vous. Des centaines de millions de personnes croient en Dieu et malgré la débauche d’énergie et les tonnes de livres écrits sur le sujet par ceux qui y croient vraiment, personne n’a encore pu démontrer l’existence du moindre début du commencement du bout de… de… Enfin, bon, heu… Tout ça c’est une question de croyance. Si un jour, Dieu daigne se montrer, il n’y aura plus de croyants à ce moment-là, mais des militants, des sympathisants, des indifférents ou des opposants. En attendant, on croit. Ou on ne croit pas.

Elle : - Non mais à quoi ça sert de croire, de toute façon ?

Moi : - Les croyances permettent aux humains de lutter contre leurs ignorances et leurs angoisses. N’oublie pas, p’tite Maguette, que nous sommes les seuls animaux qui avons conscience de notre propre mort.

Elle : - Mmm, la mort ? Nous, au moins, on échappe à ce sentiment-là…

L’autre : - Ouais, grâce au recyclage… La carcasse de la voiture est plus utile que les dogmes : on peut en récupérer les métaux ferreux et non-ferreux !

Elle : - Je crois surtout que Pâques, ça arrange tout le monde : que les humains croient ou pas, c’est prétexte à profiter de leur jour de congé bien peinards !

Moi : - Enfin, ça, c’est en temps ordinaire, parce que je ne sais pas si on profite vraiment, cette année… »