21 décembre 2020 (This is England)

3 minutes de lecture

Moi : « T’entends un peu les nouvelles à la radio ? Une version mutante du coronavirus se diffuse actuellement au Royaume-Uni, et la plupart des pays de l’Union européenne ont interrompu toute relation avec lui pour tenter de contenir l’épidémie.

Elle : - Ah, c’est le fameux Brexit ! Depuis le temps qu’on en parle !

Moi : - Mais non ! Le Brexit, c’est dans dix jours !

Elle : - Alors c’est quoi ce tintouin ?

Moi : - Le virus de la COVID-19 a muté et les autorités britanniques reconfinent pour tenter d’en enrayer la propagation.

Elle : - Ça y est, vous allez tous mourir ?

Moi : - Non, pas encore. C’est juste que le virus est devenu plus contagieux.

Elle : - Et c’est tout ?

Moi : - Pour autant que je sache, oui.

Elle : - C’est décevant. Moi, quand on me parle de virus mutant, j’imagine tout de suite des humains ayant subi des transformations effrayantes, avec de grandes dents, de grandes oreilles…

Moi : - Certains Britanniques sont déjà comme ça.

Elle : - Qu’est-ce qu’il va leur faire, alors, le virus 2.0 ? Au lieu de perdre le goût et l’odorat, les Britanniques vont le retrouver ?

Moi : - Peut-être…

Elle : - Remarque, si ça peut améliorer la qualité de leur cuisine…

Moi : - Qu’est-ce que tu connais à la cuisine britannique, toi ?

Elle : - Les Britiches, c’est bien eux qui mélangent le fromage à l’oignon et qui en font des sandwiches ?

Moi : - Oui.

Elle : - Ah, tu vois que je connais ! Et puis même les petites voitures comme moi ont entendu parler de la réputation de la bouffe anglaise. Ce n’est pas étonnant que tu manges ces trucs toute seule quand on est en pleine campagne. T’as besoin de te cacher pour ça.

Moi : - Mais non, voyons ! D’abord, il y a de très bonnes choses dans la cuisine britannique. Les Anglais ont de très bons fromages, de très bons petits gâteaux, de très bonnes confitures…

Elle : - Uuuuh…

Moi : - C’est juste qu’ils ne savent pas assortir. Les Britanniques sont capables de manger des chips avec une paella.

Elle : - Ils ne savent pas courir non plus.

Moi : - Heu, si, je crois. Question course à pied, ils se défendent bien.

Elle : - Ah non !

Moi : - Comment ça ?

Elle : - Rappelle-moi combien il y a de cimetières britanniques dans la région.

Moi : - Des centaines.

Elle : - Et combien y a-t-il de cimetières américains ?

Moi : - Aucun. Il faut aller en Belgique ou dans d’autres régions pour en trouver.

Elle : - Ben voilà. Ça prouve que les Américains savent courir plus vite que les Anglais.

Moi : - Mais… qu’est-ce que tu vas encore inventer ? Il y a plusieurs raisons qui expliquent le nombre élevé de cimetières britanniques dans le nord de la France. Tout d’abord, durant la plus grande partie de la Première Guerre mondiale, le front en Belgique et dans le Nord-Pas-de-Calais était tenu par les troupes de l’Empire britannique. Ensuite, les Américains n’ont rejoint le conflit qu’en 1917. Ils ont donc eu moins de pertes humaines.

Elle : - Pas cons, les mecs ! On laisse d’abord s’épuiser les autres, et ensuite on vient se battre contre des Allemands plus très frais !

Moi : - Si tu veux. C’est une façon de voir les choses, il y a un peu de ça. Et puis surtout, aucun être humain ne court plus vite que les balles ou les bombes.

Elle : - Pfff !

Moi : - Je te fais remarquer qu’aucune voiture non plus ne roule plus vite que les balles…

Elle : - Bon, OK, si on va par là… Au fait, puisqu’on parle des Américains… Il a pas évolué depuis l’autre jour, Donald Trump ?

Moi : - Non, il joue au golf, il fait la tronche, il sort des grossièretés, comme d’hab’. Rien de nouveau sous le soleil.

Elle : - Il est toujours en plein déni de grossesse, quoi.

Moi : - C’est sans doute ce qu’il y a de plus génial avec lui : d’habitude, le pouvoir change les hommes. Lui, c’est le seul homme que le pouvoir n’aura pas changé.

Elle : - Mince ! Il va nous faire une de ces crises de décompensation !…

Moi : - Je ne suis pas sûre qu’on verra la différence avec le reste ! »

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