Chapitre 5: Katherina
Je me retourne brusquement en reconnaissant cette voix. C’est l’ancêtre dont Alexandra m’a parlée celle qui venait régulièrement en Italie dans les années milles huit cent quatre vingt dix. Et devinez comment elle est morte. Je l’ai tuée. Mais bon, elle semble s’en être très bien remise malgré le fait que je lui ai brisée la nuque. À l’époque nous sortions ensemble, elle venait deux fois par mois en Italie, et on s’entendait bien jusqu’au jour où elle a poignardée mon arrière arrière arrière petit neveu, âgé de cinq cents ans. Je ne lui ai pas pardonnée et quand elle est revenue vers moi je l’ai achevée avant que mon frère s’en charge. À présent cette femme se tient devant moi, me dévisageant avec attention. Je soutiens son regard jusqu’à ce qu’elle le détourne de moi pour se tourner vers Ambre qui semble perdue.
- Alexandra ? Tu es sûre que ça va ?
- Mais je ne suis pas Alexandra, Ambre chérie, susurre-t-elle en se rapprochant de nous.
- Ça suffit Katherina, laisse la tranquille, je m’exclame.
- Laisse moi au moins me présenter. Je m’appelle Katherine Santiago, je suis l’ancêtre de votre amie Alexandra, et la petite amie de Pauline.
- Je crois que je n’ai pas été assez claire en te brisant le cou. Ça voulait dire que c’est finit entre nous Katherina. Maintenant va-t-en avant que quelqu’un d’autre te voie.
- Trop tard, je suis inscrite dans ce lycée. Officiellement je suis la sœur jumelle d’Alexandra. Je voulais la prévenir avant les cours mais le temps me manque. La même que la mienne quand je t’ai vue montrer les crocs pour la première fois. La même tête. Pauline je suis désolé je regrette se que j’ai fais je te le promet, dit elle d’un ton suppliant, j’étais perdue et…
- D’ailleurs quand est-ce-que tu es tombée enceinte. Tu avais dix-neuf ans quand tu a commencée à venir en Italie.
- Je suis tombée enceinte à dix-sept ans. Ma mère était dégoûtée et quand l’enfant est né, elle m’a reniée et a élevé mon fils comme si c’était le sien. Les seuls moments où je pouvais le voir c’était quand ma sœur le gardait, et ça arrivait seulement un week-end par mois. Du coup je me suis tournée vers les voyages et vers toi pour oublier. Regarde où j’en suis. Je suis devenue un vampire, j’ai une belle descendance, la vie parfaite entre autre.
- les cours vont commencer et j’aimerais ne pas être en retard si ça ne te dérange pas. Les filles on y va.
Je prend Louiza par le bras et Ambre par les épaules pour me diriger vers l’entrée du bahut. En chemin, on croise Adrien et Clothilde, cette dernière semble ravie de me voir avec Louiza et de voir qu’Ambre et Adrien se sont réconciliés. Mais je n’y prête pas attention et continue à marcher, Katherina nous suit de près. La pauvre Alexandra va avoir un gros choque en voyant un double d’elle même débarquer dans la classe d’espagnole. Il faut que je la prévienne avant les cours sinon je ne sais pas comment elle pourrait réagir. C’est à ce moment là que la cloche se décide à sonner. Et merde, j’aurais jamais le temps. Je presse le pas pour pouvoir lui parler devant la salle.
- Alexandra ! Il faut…
- Tu l’approche pas.
Margot se retrouve sur mon chemin et m’empêche de passer.
- Margot laisse moi passer s’il te plaît il faut que je parle à Alexandra avant…
- Tu l’approches plus t’as compris ? L’embrasser comme ça non mais faut vraiment oser.
- Pardon !? De quoi tu me parle là ?
- Alex m’a racontée que tu l’avais embrassée de force dans sa chambre. Et vue que ce n’est pas une mytho comme toi je sais qu’elle est sincère.
- Écoute Margot, j’ai pas envie et pas le temps de me battre avec toi. il faut vraiment que je lui parle et tu seras à côté de toute façon.
- J’ai dis…
- C’est bon Margot laisse la passer, intervient Louiza, on a pas le temps.
Elle s’écarte et nous suit.
- Alexandra ! Il faut que je te parle.
- Qu’est ce que tu veux, dit elle d’un ton sec.
- Il y a un double de toi qui va arriver d’un instant à l’autre. Elle s’appelle Katherine et va prétendre être ta jumelle. Fais comme si c’était vraiment le cas ok ?
- Très drôle mais les cours vont commencer et je n’ai pas le temps pour tes histoires.
- Si tu veux parler d’histoires, pourquoi tu as dit à Margot que je t’avais embrassée alors qu’en réalité, c’est toi qui est venue dans ma chambre hier soir me supplier de boire ton sang et de m’embrasser juste après. Sans oublier que tu m’as refait le même coup après avoir casser un verre dans ma cuisine ce matin.
- Attends quoi ?! S’exclame Margot.
Quand je finis le récit de notre aventure, Alexandra est blanche comme un linge, Margot n’en revient pas et moi, je suis plus qu’enragée du fait que cette fille m’a littéralement accusée de ses actes après m’avoir demander de me taire sur cette histoire. Elle ne manque vraiment pas d’air.
Quand le prof vient nous chercher Clo nous a rejoint. Je n’ajoute rien en passant devant Alexandra, suivit par Louiza et Ambre. Je réfléchis aux excuses de Katherina, à la façon dont elle me les a présentée et au fait que ça fait une bonne centaine d’année qu’elle l’a fait.
Le couinement que fait Margot m’indique que Katherina vient d’arriver. La tête que fait Alexandra me donne envie de la prendre dans mes bras mais aussi de lui dire que je l’avais prévenue. Au lieu de faire cela, je me tourne vers Katherina, qui se dirige vers moi avec un grand sourire. Je la pends par la taille et lui murmure que j’ai réfléchis. Elle me sort son plus grand sourire. Je lui retourne avant de regarder Alexandra dans les yeux.
- Alexandra, je dis, je te présente Katherina, ta sœur jumelle.
L’intéressée lui tend la main avec un sourire aimable et un regard très doux.
- Je suis contente de te rencontrer Alexandra, ça fait un moment que j’en avais envie. Je m’appelle Katherine Santiago.
- Je ne peux pas te retourner le compliment, je n’étais pas au courant de ton vivant jusqu’à il y a quelques secondes. En tout cas, je ne m’attendais pas à te rencontrer un jour Katherine.
Madame Budo vient vers nous, repérables même à l’oreille humaine avec ses talons hauts. Elle me fait signe de la suivre, ce que je fais en levant les yeux au ciel. Pourquoi cette femme vient elle me voir maintenant alors qu’on est mercredi. Je ne pourrais pas passer une seule journée tranquille dans ma vie. Bien sûre que non ! Après tout je suis une immortelle aux pouvoirs puissants qui attire les ennuies partout où elle va. Il y a des fois où je suis lasse de ces conditions de vie, de l’image de parfait contrôle que je dois donner en permanence, pour éviter une guerre ou la fin du monde, qui est loin de la vérité. En vérité je suis une fille colérique et impatiente qui ne supporte pas d’être commandée.
Je suis madame Budo jusqu’à son bureau, qu’elle ouvre d’un mouvement de l’épaule. Je m’installe confortablement dans un des sièges avant de voire Patrouille dans la cour, à tourner virer.
- Vous êtes là, mademoiselle Grangeon, pour cet animal qui est dehors, déclare la CPE. Appelez le je vous prit.
- Patrouille ! Au pied, j’ordonne.
Le chient saute par la fenêtre et vient s’asseoir tranquillement à côté de moi et j’en profite pour lui gratter la tête. Il remue la queue dans un signe de contentement.
- Vos parents ont appelé la principale pour réclamer qu’elle vous autorise à avoir toujours ce chien avec vous dans l’enceinte de l’établissement. Mais avant d’autoriser cela comme nous l’avons prévu, il nous faut nous assurer que vous êtes capable de le tenir sous vos ordres à longueur de journées. Nous vous laissons la matinée pour nous prouver qu’il vous obéit à la lettre.
- Je suis d’accord avec vous. Maintenant, si vous le voulez bien, je crois que je vais retourner en cours, je dis en me levant.
Sérieusement, elle m’a convoquée dans son bureau pour ça ?! Franchement, c’était pas la peine. Je lui sert tout de même un sourire aimable.
- Je vais vous faire un mot de retard, mademoiselle, rétorque la CPE.
Je lui donne mon carnet alors que Patrouille la regarde en penchant la tête sur le côté, collé à ma jambe. Je reprends mon carnet sans mot dire en emmenant mon chien avec moi. Je marche tranquillement dans les couloirs, repoussant le plus possible les deux doubles qui sont dans ma salle de classe. J’en profite pour me recentrer sur ma vie.
Si je récapitule ce qu’il s’est passé depuis que je suis revenue : J’ai fait la baby-sitter pour la fille de ma prof de français, je me suis faite agressée par Phoebe qui s’est arrangée pour réapparaître en même temps que moi, j’ai rencontrée Alexandra, Ambre c’est fait tabassée, Louiza m’a accusée d’avoir inventée une rumeur sur elle, Hélian a essayé de m’étrangler, j’ai faillie le tuer, j’ai faillie me faire renvoyer, et la maison de Clothilde a prit feu. Ça fait beaucoup en cinq jours.
Je toque à la porte de la classe.
- Entrez ! Crie la prof.
- Bonjour madame, je dis en rentrant, désolé pour le retard, j’étais avec madame Budo.
- Rien de grave. No se admiten perros en la propiedad.
- Lo siento señora, pero tengo permiso.
- Donne moi ton carnet jeune fille, dit elle avant de regarder dedans, ah oui en effet. Va t’asseoir. Et… fait quelque chose de ton chien, tant qu’il ne dérange pas le cour. Donc, nous en étions…
et le cour continu ainsi, le chien se fait tout petit, mais beaucoup de mes camarades sont déstabilisés par lui. Seuls ceux qui l’ont déjà vu ne se retournent pas toutes les deux minutes. Le chien en est très vite agacé, il commence à grogner jusqu’à ce que je le face taire. Plus personne ne se retourne à partir de là.
À la fin du court, je sors en compagnie d’Ambre qui me raconte comment ça se passe avec Jules. Je lui souris, ravie de voire qu’ils sont si proches. Dire que mon père et la mère de Jules avaient des espoirs concernant la relation que j’aurais pu entretenir avec Jules. Que j’aurais finis avec lui. Mais il n’est pas vraiment mon genre d’amour. Au sens littérale. L’intéressé vient vite nous rejoindre alors je le laisse seul avec sa petite amie. Il me semble qu’ils n’ont même pas remarqués que j’étais partie. Je vais rejoindre Katherina, histoire d’avoir une discutions avec elle. Je la trouve avec Alexandra, qui me regarde d’un œil mauvais quand j’arrive.
- Katherina, on peut parler une seconde s’il te plaît, je demande.
- Bien sûr, répond-t-elle.
On va dans un coin isolé, où elle s’adosse au mur et attend que je prenne la parole.
- J’ai réfléchie à ce que tu m’as dit tout à l’heure, je déclare, et j’accepte tes excuses.
Elle me regarde avec un grand sourire qui me coupe le souffle comme lors de notre première rencontre.
- Alors… elle bégaye, toi et moi on…
- Oui louloute.
Elle pousse un petit cri de joie adorable et m’embrasse. Je lui rend son baiser avant de m’écarter avec un petit rire.
- On est au lycée ma belle, je rigole doucement, attend au moins midi pour me sauter dessus.
- J’ai eu une approche délicate pourtant. On a quoi maintenant comme cours ?
- Math je crois.
Je regarde mon téléphone. Je constate que l’on a pas math mais physique chimie. L’enfer au lycée. Et deux heures en plus. Je sais que je ne suis pas la seule à avoir déjà pensé ça juste avant un des cours de cette matière. Et ce n’est pas devenu plus passionnant depuis sa création.
- Ah non, en fait on a Physique-chimie.
- Et c’est parti pour le cour le plus barbant que j’ai jamais connue. Ouaiiiiiiiiiiis, s’exclame-t-elle avec ironie.
Je ris et elle se joins à moi. Taonie se dirige vers nous en gambadant comme une petite fille joyeuse. Tao est une fille de taille moyenne, très fine et très pâle, elle a les cheveux châtains à la longueur des épaules et de grands yeux noirs. . Elle a été anorexique pendant des années à cause des commentaires que faisait les autres sur son physique. C’est grâce à Clothilde qu’elle a pu s’en sortir. Sans Clo, Tao ne serait pas là aujourd’hui. Je lui fais un petit signe de la main.
- Coucou Tao, je lance, ça va ?
- Ça va merci. Vous venez on va être en retard en cour.
- Ce ne serais pas une nouveauté.
- Pas dès mon premier jour quand même, réplique Alexandra. Allez on y va.
Elle me prend la main pour m’entraîner à sa suite avant de se rappeler qu’elle ne connaît pas le lycée. Tao prend la tête du groupe et descend les escaliers à toute allure, moi et Katherina la suivant de près. Arrivées en bas, on rejoint le rang de notre classe sans plus attendre. Je me plonge dans une conversation avec Louiza Katherina, s’appuyant sur moi.
- D’ailleurs Katherine, dit Louiza après un instant de réflexion. Il faudrait qu’on te trouve un surnom plus court et plus à la mode parce que Katherine… ça va bien cinq minutes mais ça devient un peu saoulant. Sans vouloir te vexer bien sûr.
- Je suis d’accord avec toi, répond l’intéressée.
- Moi je propose Kate, j’interviens. Ça t’irait bien je trouve.
- Moi je valide, dis Louiza.
- C’est vrai que ça te va plutôt bien, rajoute Tao.
- Ça me plaît, affirme Katherina. Je l’adopte.
- Alors maintenant tu t’appelles Kate.
Ma phrase est approuvée. La prof vient nous chercher. Je l’ai eu pendant deux ans celle là : Madame Roseau. Elle est petite, blonde, toujours maquillée et bien habillée.
Le cour commence aussitôt que tout le monde est assis.
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