- Le temps passe vite c'est fou, les journées défilent les unes après les autres

- Tu restes à la maison tous les jours, c'est déprimant, tu n'as pas envie de sortir, voyager?

- Oh non, j'ai assez voyagé dans ma jeunesse, j'ai eu la chance de pouvoir partir en Grèce, au Canada, au Maroc quand j'avais 20 ans, maintenant ça ne me dit rien...

- Je m'inquiète, c'est triste comme vie, maintenant que tu es à la retraite tu pourrais profiter, faire les choses que tu aimes

- Oh tu sais je ne suis pas malheureuse... Je ne suis pas heureuse non plus. Et puis avec ton père on ne peut plus voyager c'est fini tout ça, on ne se supporte plus. Nous partions en vacances quand toi et ton frères étiez enfant, c'était bien, vous avez pu voyager.

- Tu ne veux pas que je t'emmene en voyage avec moi? J'ai de l'argent, une voiture, on ira même pas forcement loin, en Bretagne, où tu veux.

- Non non, et puis je dois rester, ton père... Seul il fait n'importe quoi. Il voit toujours sa bonne femme, je ne suis pas dupe même s'il dit le contraire je m'en doutes bien. Mais qu'il la voit je m'en fiche tant qu'il me laisse tranquille, ce qui me fait de la peine c'est qu'il me prenne pour une idiote.

- Je suis triste pour toi, ça me déprime j'aimerais t'aider je te dois bien ça.

- Mais non, tu ne nous doit rien, si on fait des enfants c'est pour bien les élever et qu'ils soient heureux on attend rien de plus.

- Je culpabilise d'être parti, je me sens redevable.

- Mais non, jamais on te reprochera ça, vous faites vos vies comme nous avons fait nos vies.

- J'aurais aimé que Papa te traites correctement et que tu sois heureuse parce que tu le mérites.

- Quand j'ai connu ton père au début il était bien mais ça n'est plus la même personne maintenant, il est malade, au début je n'y croyais pas, mais maintenant je me rends compte que c'est la maladie. Si c'était à refaire, si j'avais su je ne me serais pas marié avec lui...

- ...

- Enfin si, si c'était à refaire, je le ferais pour vous, pour mes deux fils. Ca valait le coup.