Épilogue
- Alors ? demande Aïko qui aperçoit Lenny sortir du commissariat.
- Alors, rien, réplique-t-il, s’asseyant dans la Slide.
- T’en veux ? propose-t-elle son pétard.
- Avec plaisir… Ah, si ! J’ai eu le ministre de l’Intérieur au téléphone.
- Pardon ?
- Il veut me remettre l’Étoile de la Liberté.
- Bah, let’s go alors.
- C’est exactement ce que je me suis dit. Allez, rentrons à la maison, maintenant que le dernier des anarchistes est mort comme il se doit.
Quelques semaines plus tard
Lenny pénètre dans la grande tour de recherche en cybernétique. On le conduit dans l’aile spéciale, réservée aux projets encore secrets. Deux heures passent, les blouses blanches lui font toute une batterie de tests.
Rhabillé, la docteur le retrouve.
- Vos examens sont plus qu’excellents. Votre taux de nanites en revanche est supérieur à la moyenne.
- Peut-être que c’est en rapport avec mon service militaire.
- Non, c'est leur affiliation génétique qui est en rapport avec votre version militaire.
- Alors je n’en sais rien, je n’ai pas tous vos diplômes.
- Avez-vous des hallucinations ?
- Non.
- Des vomissements ?
- Non.
- De la diarrhée ?
- Non.
- Des saignées ?
- Non.
- Le nez qui coule.
- Non.
- Des…
- Au pire, demandez-moi directement si j’ai des symptômes anormaux… Non, je n’ai rien, répond Lenny avant même que la femme n’ouvre la bouche.
- Peut-être avons-nous enfin trouvé le code génétique parfait.
- Alors, en fait j’ai un symptôme, le manque de remords.
- Ah… C’est le moins grave parmi tous les autres.
- Je n’ai même pas envie de savoir…
- Vomissement, diarrhée à en mourir, hallucinations suicidaires, croyez-moi, vous êtes celui qui s’en sort le mieux.
- Si j’ai aussi un autre truc, je ne dors plus.
La femme en blanc consulte le dossier.
- C’est dans les gènes de vos nanites militaires.
- La seule fois où je dors plus d’une heure, c’est quand je fume un pète.
Elle note cette remarque sur son dossier, mais ne relève pas, ça semblerait normal. Les nanites influencent le sommeil réel, la léthargie par les drogues est moins prise en charge. Dans tous les cas, la docteur se réjouit des résultats qu’à fournir Lenny. Lui repart comme il est arrivé, se baladant comme un simple civil parmi tant d’autres, sans se rendre compte qu’il vient de pousser la recherche cybernétique d’un gargantuesque pas en avant.
L’immense entreprise Cytech, dont le dirigeant se révèle être un mégalo imbu de sa personne qui veut révolutionner le monde, va dorénavant se baser sur le code des nanites que Lenny transporte en lui. Ils vont démilitariser ses gènes et la rendre sur le marché civil. Ces nanites qui vont être clonées en masse serviront à réguler la symbiose entre le corps et les améliorations cybernétiques qu’il recevra. Après tant de rêves et de recherche, Jay Abbot, PDG et fondateur de l’entreprise, recevra au petit matin une notification sur Lenny. Il sautera au plafond et sera enfin prêt à une grande chose, se couper un bras pour le remplacer par un chromé et bien mieux performant. Il ne manquait plus que ce dernier rouage pour l’évolution, ces nanorobots.
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