Petit mot du soir. Toujours pas suicidaire ? Non non.

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Non pas que vous intéressiez à ça, mais j’ai une question pour vous. Vous savez quelle est ma plus grande peur ?

Ce que je redoute le plus, c’est qu’après la mort, tout recommence à zéro. Que l’on naisse de nouveau, que l’on soit naïf de nouveau et que l’on s’assagisse de nouveau.

Renaître et porter le fardeau de la vie. La malédiction de la conscience. Se développer dans ce monde perverti. Se lever. Se doucher et se brosser les dents pour se rendre le plus rapidement au boulot sans pour autant manger sur son sommeil.

Être dépendant. Dépendant de nos proches, de leurs pensées, de leurs réactions. Dépendant de nos besoins. Dépendant de nos loisirs qui à leurs tours dépendent de notre travail, notre source de revenu.

Se contenter d’une équation savante entre l’effort et le plaisir. Se contenter de fermer les yeux sur les maux d’une société. Souffrir pour être vivant. Attendre d’être vieux pour faire ce que l’on aurait pu faire jeune.

S’abandonner à l’avarice, d’argent, de plaisir et surtout de temps. Se retrouver comme un sablier que l’on renverse chaque jour. Perdre du temps pour en gagner. Haïr le fait d’aimer, aimer le fait d’haïr.

Quand on y pense bien. Existe-t-il un réel bien ? Ou celui-ci n’est présent que pour contrecarrer le mal ? L’altruiste n’est-il pas égoïste ? Il méprise par la gentillesse, il aide en songeant au Karma. C’est son but, son objectif, sa ligne de vie, sa tâche. Comment défaire le vrai du faux ?

Recommencer à zéro. Fonder son être et s’interroger, se questionner sur tant de sujet. Se torturer à songer et comprendre que l’idiot heureux à tes côtés a tout pigé. Douter. Comprendre que ce pavé n’est qu’une merde condescendante, le bâtard d’une masturbation intellectuelle perpétuelle.

Je le sais, nous le savons. S’épanouir est l’objectif. L’on admet qu’on ne peut pas sauver le monde. On s’enfonce doucement dans cette certitude si paisible. On retourne à notre labeur, à notre argent, à notre temps. On ferme les yeux et on s’endort tranquillement.

On oublie ces pensées par le biais d’un moment sauvegardé. Cet éclat de souvenir d’une joie passée, d’un éclat de sourire incompréhensible. On se tape le crâne puis on s’dit : « Eh, pourquoi je me prends la tête ? Marche, bois, ris et ferme ta grande gueule ! »

Comme Woody, on tire sur ma ficelle et c’est reparti.

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