Qu'il en soit ainsi

2 minutes de lecture

Un cheval épuisé et couvert de poussière se trouvait à l'entrée de la cour. Il portait les couleurs neutres d'un messager, ainsi que le blason en triangle des Cadicis. C’était un mauvais signe. Cela faisait des semaines que l’on n’avait plus de nouvelles du royaume. Ajouté à cela des rumeurs qui couraient depuis quelques jours dans les villes. Une guerre se préparerait.

Le seigneur remit en place sa tenue de chasse et entra dans l’immense forteresse bâtie depuis des siècles sur le bord d’une falaise. Il décida de d’abord rejoindre ses appartements pour y revêtir ses bijoux royaux. Certaines nouvelles se devaient d’être entendues dans des circonstances bien précises se dit-il.

La courtoisie voulait que l’on offrât de quoi se sustenter à un messager afin de témoigner de son hospitalité. Ses soldats n’avaient pas manqué à cette règle constata le seigneur en entrant dans la salle royale. Le messager venait de mordre avidement dans un bout de pain d’épeautre et s’immobilisa dans cette position en le voyant face à lui. Il finit de mâcher sa bouchée et salua le souverain.

Comme il le craignait, l’émissaire n’était pas venu pour leur apporter de bonnes nouvelles. La guerre était déclarée. Il venait demander leur soutien au nom de son roi Hubert le Grave. Le souverain soupira, son devoir de vassal l’obligeait à accepter cette demande qui se rapprochait plus d’un ordre que d’une doléance mais l’adversaire le faisait douter. Se battre face au plus grand stratège de tous les temps ne l’enchantait guère. Il n’était pas surnommé sans raison le Stratège Devin.

Il congédia le messager lui promettant une réponse rapide et se tourna vers ses conseillers qu’il avait fait demander.

- Que faisons nous ? Accepter serait la décision d’un bon vassal mais refuser celle d’un seigneur avisé.

- Soyez les deux mon seigneur. Acceptez la demande mais ne livrez que des ressources, pas de troupes.

- Cela nous permettrait de faire travailler les forgerons et d’avoir la possibilité de recruter de nouveaux soldats le temps de nous préparer à une attaque. N’est-ce pas risquer un refus si peu déguisé ?

- Le Grave aura du soutien pas celui qu'il attendait il est vrai mais vous ne refusez pas, vous faîtes ce que vous considérez comme le meilleur pour votre condition. Il acceptera pour un temps.

- Nous devons aussi anticiper une attaque, nous ne pouvons pas le soutenir entièrement en nous reposant sur sa puissance militaire.

- Le Grave n’a pas le temps de s’occuper d’un tel accord en ces temps. Il consentira pour l'instant.

- Alors qu’il en soit ainsi.

Annotations

Vous aimez lire Choumie Crunch ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0