VIII (fin)

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Le courrier sauta de son cheval, courut à l’étage, et frappa à la porte du bureau de Langhorn.

“Entrez !”

L’homme, essoufflé, entra et tendit un morceau de papier à l’inspecteur.

Ce dernier réalisa que l’homme avait mené son cheval au galop. Il s’empara du message, l’ouvrit et fronça les sourcils à sa lecture. Il le déposa sur le bureau, la tapota du doigt, méditant sur ses implications.

“Retournez au club, dites à Mills de l’arrêter lorsqu’elle quittera l'endroit, jusqu'à ce que j’arrive.”


***


La jeune femme souriait en rougisant et se demandait si elles ne devaient leur rapprochement qu’aux soubresauts du fiacre sur les pavés.

Lady Short s’était légèrement penchée sur elle ; elle pouvait sentir sa respiration.

Elle tortillait en s’efforçant d’atteindre quelque chose dans son dos.

Elle parvint presque à s’en emparer lorsque le fiacre stoppa. Elle glissa aussitôt sur la banquette et se pencha par l’ouverture afin de découvrir la raison de leur arrêt.

Deux hommes sur des chevaux bloquaient le passage. Elle se tourna vers le cocher.

“James, qui sont-ils ?”

L’homme hésita.

“Je pense qu’ils sont de la police, madame.”

Comme pour confirmer ses dires, l’homme de droite descendit de son cheval, et se dirigea vers le fiacre jusqu’à ce qu’elle le reconnût.

“Inspecteur, quelle est la raison de tout cela ?”

Sans un mot, Langhorn fit le tour du véhicule, sauta sur le marchepied et jeta un rapide regard à l’intérieur.

Il redescendit et ouvrit la porte.

“Mademoiselle, puis-je vous demander de sortir, s’il vous plaît ? J’aimerais échanger quelques mots avec Lady Short.”

La jeune femme jeta à cette dernière un regard de biche affolée. Lady Short hocha la tête.

Langhorn aida la ravisante jeune femme, lui offrit sa main et la mena à Mills qui attensait au bas de son cheval.

Langhorn monta ensuite dans le fiacre, se pencha au-dessus de Lady Short, sentit un objet dont il se saisit.

Il se rassit et observa l’arme, avant de se tourner vers elle :

“Pourquoi ?”

Elle serra les mâchoires, puis soupira.

“Vous savez pourquoi, Inspecteur.”

“C’est vrai. Mais pourquoi maintenant ?”

“Parce que mon frère n‘avait plus longtemps à vivre. Il était malade. Lorsqu’il a découvert que j'étais la meurtrière, il a simplement hâté sa fin. Il n’a pas pu supporter la honte.”

“Laquelle ? Celle de vous savoir criminelle ou votre inclination pour les femmes ?”

Elle eut un faible sourire.

“Les deux, sans doute. Vous comprenez, inspecteur, j’ai trouvé très injuste la manière dont il a été traité alors qu’il ne faisait que chercher son âme soeur.” Elle fit une pause. “Comment avez-vous deviné pour moi ?”

“Des petits détails, avant que Mills ne vous aperçoive au Almark’s. Et tout s’est mis en place dans mon esprit. Lorsque j’ai examiné la signature d’Ashton Ren dans le registre des Archives, j’ai noté que, si le A était parfait, le R avait été raturé, et qu’il avait originellement été un S. J’ai alors cherché qui pouvait avoir A. S. comme initiales et qui avait un lien avec notre affaire. Et j’ai finalement compris que Ashton Ren était l’anagramme de votre nom, Anne Short.

Elle hocha la tête. Langhorn poursuivit.

“Il avait l’excuse d’être sous l’influence de drogues. Quelle est la vôtre ?”

“Je voulais simplement, à légale de mon frère, avoir le même droit de trouver l’amour, quelles que soient mes inclinations.”

L’inspecteur prit une longue inspiration.

“De mon point de vue, ce qui nous rend tous égaux, c'est la corde.”


FIN

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