Andrzej soupire de bien-être en sentant un semblant d’air frais sur son torse. Cette sensation de fraîcheur se volatilise à peine quelques secondes plus tard, lorsque Scott se colle tout contre lui. Torses nus, ils profitent d’un moment où ils peuvent s’isoler sans risquer d’être dérangés, pour partager un instant d’intimité. Jusqu’à présent, ils n’ont fait que s’effleurer sans jamais trouver le temps, ni même avoir l’envie d’aller plus loin. Ils profitent tranquillement de la découverte de leurs corps tout en appréciant d’être en compagnie de l’autre.

Ils reprennent leur petit jeu là où ils en étaient — avant d’ôter ces quelques vêtements —, faisant glisser leurs mains sur le corps l’un de l’autre sans particulièrement chercher à éveiller leur désir — le lieu n’est pas propice à ça. Ce sont des caresses juste pour savourer la douceur du geste. Ils s’embrassent lentement, prenant leur temps. C’est l’un de ces rares moments où ils souhaiteraient que le temps s’arrête.

Ils poursuivent leurs câlins jusqu’à ce qu’ils entendent des bruits indiquant que quelqu’un approche. Ils se rhabillent en vitesse et prennent un air grave, prétendant qu’ils sont occupés à discuter de leur mission.

— Les mecs, je vous cherchais partout ! dit Erica, en déboulant dans leur champ de vision.

— Ah oui ? Pourquoi ? demande Andrzej, curieux de cet intérêt imprévu.

— C’est Allan, il est pénible, il n’arrête pas de me balancer des conneries sur vous depuis quelques jours. Il en devient lassant, et je voulais vous prévenir. Il me colle aux fesses, j’en peux plus, soupire-t-elle.

Les deux hommes se regardent un instant, et Scott arbore un petit sourire gêné.

— Laisse-moi deviner, commence-t-il. Il dit qu’Andrzej et moi sommes ensemble depuis quelques temps déjà et qu’en ce moment même, nous devons être très occupés à nous libérer avec force et ardeur de plus d’un an de frustration sexuelle ?

Erica a l’air étonné.

— Pas vraiment, mais il y a de la suite dans les idées : il n’est juste pas encore allé aussi loin dans la spéculation. Mais comment est-ce que tu sais ça ? confirme-t-elle, surprise.

— En fait, c’est de ma faute, répond Scott en rougissant. Je lui ai dit qu’Andrzej et moi nous…

— … formons un couple, et un de plus ! termine le Russe en coupant l’Américain dans son explication — qui s’annonçait plus timide.

Erica semble prendre quelques secondes pour digérer l’information, puis elle secoue la tête, comme pour revenir parmi eux.

— Ne comptez pas sur moi pour me taper le débile ! annonce-t-elle avant de reprendre. Je pense que vous devriez en parler à tout le monde. Rien ne peut rester secret très longtemps dans ce vaisseau, termine-t-elle en esquissant un petit sourire encourageant.

— C’est ce qu’il y a de mieux à faire, mais on voulait simplement stabiliser un peu notre relation avant d’en parler aux autres. On va très vite mettre les choses au clair, avoue Andrzej.