LE DANSEUR
Son corps s’agitait au rythme des percussions. Ses bras semblaient vouloir arracher les nuages, ses jambes vouloir briser le sol. Tous ses membres répondaient aux sons, dans une grâce absolue. Je ne pouvais détacher mon regard de cet homme. De la douceur et de la force qui s’exprimaient dans ses mouvements. Il avait le regard d’un fou et le sourire d’un enfant le matin de Noël. Il semblait possédé. Ses muscles semblaient taillés dans la pierre et se métamorphosaient à chaque ondulation. Je me pris à secouer les épaules, à dodeliner de la tête, à marquer le tempo de mon pied droit. Puis mon bassin commença à se balancer, mes mains à caresser l’air, mon torse à se mouvoir comme un serpent prêt à bondir sur sa proie. Je découvrais qu’un corps peut frémir en se laissant porter par une musique. Et que les pieds ancrés dans la terre, l’esprit perdu au loin, on pouvait toucher au plus près au sentiment de liberté. Comme cet homme qui dansait, malgré les chaînes qui entravaient ses chevilles.
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