Comment ne pas succomber au charme envoutant de la Forêt de Retz avec ses couverts et ses belles allées ombragées !

Il m'arrive le weekend de revêtir une tenue de randonneur et de m’immerger dans cette nature accueillante toute proche. À peine sorti du village d’Haramont, l'isolement s'installe, rythmé par ma foulée au sol, révélant un chuintement dans l’herbe humide. La respiration s’active. Mes yeux pleurent au contact d’un air vif et frais.

La forêt garde en son sein les humeurs de la nuit et libère, sous l’effet de la chaleur et de la lumière, une brume dense et enchanteresse. Elle ondoie en écharpe autour des buissons, habille avec élégance les fûts des chênes et remonte en volutes dans l'air pour rejoindre la clarté.

Je croise une route forestière et la voilà de nouveau en filaments, me laissant par l’esquive, une caresse tourbillonnante. De la chaussée rouge et luisante émanent des effluves troublants et acres de goudron, la créosote des poteaux électriques, les parfums mélangés d’humus, de champignons et de fougères bordant les fossés trempés.

Je replonge dans la magie de ces bois cachant le lointain souvenir du viking Harald. Peut-être à La Pierre Clouise, aurai-je le privilège d'entrevoir un chevreuil, une harde de sangliers sortant d’un voile humide, ou bien un busard surfant sur un nuage de rosée dans le houppier des hêtres.

Plein d’enthousiasme, je m’éloigne sous le soleil qui emporte avec lui le souvenir éphémère de cette merveilleuse brume du matin en forêt.

=O=