Entraînée à intervenir dans tous types d'environnement, l'Europe devint très vite mon territoire, mon terrain de jeu.

J'avais fui à plusieurs reprises, ces dernières semaines, pour échapper à différentes menaces mais de toute évidence, les agents de la Géode me suivaient toujours à la trace. J'en savais beaucoup trop pour qu'ils me laissent glisser entre leurs doigts, une nouvelle fois.

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Prague, Berlin, Milan et enfin, Paris...

Peu avant minuit, la cellule locale m'avertit par une impulsion à la base du crâne.

Sur ma montre bracelet, des messages codés de mes contacts en ville défilèrent et relayèrent l'information. Je devais bouger. En soufflant et inspirant à fond, je pris un temps de concentration et tout s'enchaîna par une succession de routines et d'automatismes.

Munie de quelques affaires, un passeport, de l'eau et des vitamines, deux armes de poing et une ceinture bardée de mini-grenades, je dévalai l'escalier de secours, sac sur le dos.

Le long des quais du Bassin de la Villette, je courus à un rythme soutenu mais sans amplitude pour ne pas transpirer trop vite. Une voiture banalisée avec chauffeur m'attendait vers la station de métro Jaurès. À peine à bord, des larmes plein les yeux en raison de la fraîcheur nocturne, mon pilote, quelque peu émoustillé par mon apparence, démarra en trombe puis calma le jeu plus loin sur les Quais de Valmy.

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Il me déposa près de la Gare de l'Est, en me laissant une pochette.

À l'intérieur, une liasse de devises en euros, un billet de train pour Strasbourg et une clé de consigne. Jusque-là, tout semblait se dérouler sans accroc. Mais étais-je à l'abri de commettre une faute ?

Tirant une valise légère sur roulette, je pris place à bord d'un train grande ligne qui s'ébranla quelques instants plus tard. Moins de trente minutes après l'alerte, je quittais la capitale parisienne pour une nouvelle vie.

Mon service de contre-espionnage disposait de nombreuses ressources, de cellules dormantes, de planques, de relais dans les ambassades. Des informaticiens utilisaient des applications de géolocalisation sophistiquées, avec des algorithmes d'intelligence artificielle couplés à des calculateurs mathématiques performants pour mobiliser des compétences et déjouer les ambitions de l'adversaire.

Il semblait que je me destinasse, pendant quelques temps, à une mise en sommeil en Suisse, sous une nouvelle apparence, via une petite chirurgie esthétique.

Je devais entrer dans la peau d'une écrivaine et participer à un cycle de conférences sur des auteurs célèbres de séries d'espionnage. Déjà, je voyais défiler dans ma tête, John le Carré, Robert Littell, Graham Greene, Somerset Maugham...

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" Presque des collègues ! "

Malgré une forte migraine, sans doute provoquée par les dernièrs rebondissements, je finis par m'endormir. Bercée par le balancement souple de la voiture et le choc des bogies sur les passages d'appareils de voies ferrées, je laissai derrière moi les lumières de la grande ville et je lâchai enfin prise.

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Alors, je sentis à peine l'injection d'un puissant sédatif, à la base du cou...

=O=