Partout, ici, maintenant et ailleurs !

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Voici quelques années, je lisais le livre de John Gray, Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus. J'appris qu'en affrontant les difficultés du quotidien provoquant de fortes perturbations internes, Elles partageraient volontiers leur ressenti émotionnel avec leur entourage féminin alors qu'Ils se retrancheraient seuls, dans leur caverne.

Donc, en ce qui me concerne, j'adopte cette attitude très souvent. De surcroît, étant un hypersensible, je dois prendre en compte beaucoup d'émotions et d'informations, parfois contradictoires entre elles. Et je suis, de même, doté d'une certaine capacité d'empathie. J'absorbe l'énergie positive et négative des lieux et des personnes présentes. Je traverse alors un nombre de conflits intérieurs à la limite du supportable.

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Alors, prendre une décision importante devient un vrai dilemne. Dans ces circonstances, je cherche refuge dans l'isolement, pour désamorcer tous ces tourments et retrouver de l'apaisement et du bien-être et surtout arrêter le flux de mes pensées qui tournent en boucle !

Je choisis de préférence une pièce de la maison, ma chambre ou un local annexe. Au risque de vous faire sourire, les toilettes retiennent souvent mes faveurs. En soignant la décoration intérieure par de somptueux paysages de calendrier ou par des dessins plus ou moins humoristiques, l'évasion se produit, si je puis dire, très vite et il m'arrive alors de retrouver une certaine joie de vivre.

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Mais, je préfère me rendre à l'extérieur. Vivant dans un village à la campagne, je me promene avec facilité le long d'une rivière, au bord d'un plan d'eau ou bien en forêt de Retz, toute proche. Ce lieu favorise l'échange émotionnel et permet de baisser mon taux de cortisol ou d'hormone de stress.

En faisant quelques recherches sur la toile, j'ai trouvé le bien-fondé de mes sorties. L’Agence des forêts du Japon, équivalent de notre ONF, serait à l'initiative du Shinrin-Yoku qui se traduirait en France par la Sylvothérapie, une pratique ancestrale. Cela consiste à se promener en milieu forestier pendant plusieurs heures et avec régularité, se mettre en contact sensuel avec les arbres et d'une certaine façon à l'unisson et le bénéfice émotionnel et physique s'avère considérable.

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J'aime aussi la méditation de pleine présence, selon l'appellation de Fabrice Midal. Elle s'effectue n'importe où, mais de préférence, dans un endroit calme, qui ne soit pas coupé du monde non plus. L'exercer en forêt ou dans une nature ouverte, un parc, un jardin, un champ ou une clairière, augmente mon bien-être. La répétition régulière me permet de résoudre certaines difficultés du quotidien en m'apaisant. Cela libère la soupape d'un trop d'émotions face à des problèmes à surmonter.

Autre technique que l'on appelle la méditation en mouvement réside dans la pratique du Taïchi chuan, d'origine chinoise. Après un an de séances dédiées à la première partie de la Forme, j'avoue que le simple enchaînement de positions successives dans une sorte de chorégraphie très lente, vide la tête et remplit le corps. Tout en associant les deux, on se livre à un jeu subtil de yin et de yang, toujours sur un fil, en équilibre, chaque séance offre un bien-être considérable.

Je pratique aussi l'auto-traitement de Reiki Usui, d'origine japonnaise, procédure holistique d'auto-guérison. En appliquant mes mains sur différentes parties du corps, je diffuse l'énergie qui m'entoure en servant de canal. Cette démarche nécessite bien sûr une initiation lors d'une formation assurée par un Maître Reïki.

Mais une fois acquise, la pratique peut s'effectuer à tout moment et pendant quelques minutes pour chaque application des mains. Puis très souvent ou tous les jours, de préférence tôt le matin ou avant le coucher pour tirer bénéfice de ces bienfaits. Cette activité m'apaise et me permet d'être plus en harmonie avec moi.

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L'Écriture est bien souvent le lieu où je me réfugie, comme à cet instant précis en écrivant ces lignes. En laissant libre cours à mon imagination, confrontée aux contraintes de l'exercice et aux souvenirs qui viennent me surprendre, très vite, j'échappe à la réalité du moment. J'entre dans une autre dimension.

Bien qu'inscrite dans l'instant présent, elle m'emmène à donner vie à mes propres personnages dans différents lieux. Je deviens le maître d'une sorte de Donjon et Dragons personnel. J'avoue que pendant ces moments de grandes concentrations, le voyage s'avère surprenant et passionnant. J'emprunte des itinéraires qui mèlent des rencontres de mon passé et des expériences vécues, des petits bouts de ma vie que je distille dans le flux de mes histoires.

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La Lecture semble un merveilleux moyen, tout aussi puissant que l'écriture, de se distraire de l'instant présent. Assis dans un fauteuil ou dans un transat, étendu dans l'herbe ou sur le sable, enfoui sous la couverture d'un lit moelleux, j'embarque à bord de mondes virtuels. Mon imaginaire se montre fécond à produire une projection dans mon cinéma privé. Chacune des scènes proposées, puise sa source dans la succession de mots et de phrases lus, prompts à me propulser vers un ailleurs si réaliste.

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Écouter de la musique procure une émotion similaire. Sans vouloir être ni sectaire ni exhaustif, je pense en particulier à la Symphonie du nouveau monde du tchèque Antonín Dvořák qui nous transporte vers les Amériques. Et voici la nostalgie touchante des notes au piano d'Erik Satie dans les différents mouvements des Gymnopédies. Et place à la poésie dramatique et scénique d'un Peer Gynt sous les violons et les cuivres de l'œuvre du norvégien Edvard Grieg.

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Après ce tour d'horizon, me voilà certain d'oublier encore d'autres occasions. Cependant, chaque procédé évoqué dans les lignes précédentes constitue autant de moyen d'habiter l'espace d'un instant, un lieu réel ou imaginaire qui me permette de me ressourcer, de m'envelopper d'une peau neuve, de digérer les douleurs et de traverser des expériences difficiles.

Alors je relativise en convoquant des souvenirs de ma vie passée. Je vis alors dans un Ici et Maintenant, et tout à la fois immergé dans le souvenir. Viennent alors, mon vélo d'adolescent lancé dans une folle descente, quelques minutes à bord d'un avion militaire avant le premier grand saut en parachute, assis comme passager d'un hélicoptère en vol tactique en vue de reconnaître des points de franchissement...

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Finalement, le seul endroit où je puisse trouver refuge se situe partout, quand je suis vraiment là, assis sur le bord de la fenêtre de mon instant présent.

Je me fixe alors sur une sorte de point d'équilibre où tout devient limpide, à la Porte de mes Étoiles, à bord de mon vaisseau pour un Voyage dans le temps.


Je suis là où je dois être et ce moment merveilleux m'appartient.


=O=


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