Passion
Au milieu d'une calme forêt de connifères, elle s'est écroulée sur une souche d'arbre.
La souche a comme un goût de déjà vu.
Elle en a vu passer, des corps tremblant sous les sanglots des Hommes.
Les larmes finissent par venir à nouveau.
Pas de cris cette fois. Les émotions bouillonnent dans sa poitrine,
et c'est les dents serrées et la mâchoire crispée qu'elle les laisse sortir,
comme une soupape pour ne pas exploser.
Il fait frais, le soleil l'éblouie, alors qu'il commence à toucher la cime des arbres, avant de se coucher.
Elle n'a qu'une chose en tête, alors que ses larmes coulent :
" Comment peut-il passer si vite à autre chose, après tant de promesses ?! Les mots n'ont-ils aucune valeur ?! "
Nous étions deux âmes perdues.
Perdues dans le tumulte d'une vie bien remplie, qui a décidé de nous mettre au défi.
Le défi de ce qu'on n'imagine pas : de la maladie, de la défusion, de la perdition. Au delà de l'angoisse, vers le désespoir.
Puis arrive le défi salvateur, de la rencontre inattendue.
Ah c'était beau, beau comme dans une fiction, digne d'une romance de cinéma ou d'un roman à l'eau de rose !
Que de compréhensions, que de partages, que d'attirance, que d'espérances, que de promesses, que de mots doux, que d'érotisme, que de peurs, que d'illusions et désillusions, que de souffrances... que de sensations et de passion !
L'amour secret et interdit avoué, passionné, nous a consumé.
Il nous a fait voir la vie d'une autre couleur, fini le gris.
Il a réveillé quelque chose en nous !
Mais devant rester secret, comment le faire vivre ?
On ne peut pas, t'aies-je affirmé. Tu m'as dit que si.
J'y ai cru si fort. Tu m'as menti !
Mes barrières sont tombées, les unes après les autres.
Barrières protectrices et nécessaires, que je t'ai offert...
Au final, pourquoi faire ? Pour te sortir de ta galère.
Et retourner dans la mienne violemment,
Retourner dans mon isolement.
Tout a changé si vite, je n'ai pas eu le temps. Tu ne m'as pas laissé le temps !
Et maintenant, tu fais les mêmes promesses, ailleurs.
Les mêmes mots. Les mêmes gestes.
Si rapidement. Si près de moi.
Et tu veux que je l'accueille avec le sourire ?
Laisse moi rire !
Pourquoi devrais-je être la seule à souffrir ?
Elle a envie de crier à nouveau, mais les sons restent emprisonnés dans sa poitrine.
" Et moi, comment est-ce que je vais passer à autre chose, après tant de promesses, tenues pas plus de cinq minutes ?! "
Tu verras, j'en sortirai plus forte,
Je n'ai plus besoin que tu me portes !
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