Quand on est petit, on se fait des amis, des potes, des connaissances mais aussi des ennemis et aussi des amours. Les gens entrent dans votre vie et y restent en fonction de la force des liens qui se tissent entre vous.

Certains partent sans prévenir soit de leur propre chef soit du fait des événements de la vie. Vous vous retrouvez alors privés d’un pourvoyeur ou pourvoyeuse de bonheur. Comme un accro à une substance illicite, le manque se fait vite sentir mais vous passez au bout d’un moment à autre chose. Par contre, quand vous êtes soulagés d’un trouble-fête alors vous êtes empli d’un bonheur incommensurable.

Avec les années, vous verrez que certaines personnes s’ancrent dans votre vie. Ce sont de véritables amis qui sauront être votre soutien quand tout foutra le camp dans votre vie. Des amis que vous releverez à votre tour quand ils seront au plus mal. Des amis qui seront l’oreille attentive à vos problèmes, se moqueront gentiment de vos goûts s’ils sont vraiment à chier. Ces amis vont également apporter à votre table leur moitié. Ils l’appelleront petit ou petite-amie/compagne/compagnon/plan cul éventuellement.

J’ai toujours eu du mal avec les moitiés de mes amis. Attention ! Ne me traitez pas de personne possessive ! Je pense que ces personnes sont sûrement délicieuses individuellement. Qu’elles sont de bonnes personnes mais elles ont un effet bizarroïde sur mes amis. Ces derniers deviennent totalement fous ou folles d’amour avec toute la panoplie qui va avec.

Quand ils ne sont pas encore avec l’être aimé, ils en parlent à longueur de journée. « Christie est merveilleuse ! Christie est charmante ! Mike est craquant ! Mike a un sens de l’humour désopilant ! ». Ils guettent sans arrêt le moindre texto envoyé par leur cible comme un tireur d’élite qui a l’œil dans la lunette de son fusil sniper. Et quand la réponse se fait tardive, ils commencent à devenir paranoïaque. « j’ai dû la froisser par mon dernier message ! J’ai peut-être été trop froide à sa blague ! Je suis sûre qu’il est intéressée par une autre fille ! ».

Vous savez ce qui est le plus grave ? Ah ! Vous attendez impatiemment ma réponse ! Vous êtes un bon auditoire ! Je sais faire des compliments. Ça m’arrive des fois. Le plus grave est qu’ils ne se rendent pas compte de leur état. Vous aurez leur dire d’agir de manière rationnelle, ils feront la sourde oreille. Vous aurez autant de chances de les sortir de leur transe que de vendre une voiture de sport à un SDF. C’est trop tard. Ils sont aveuglés par l’amour.

Si seulement cet aveuglement s’arrêtait lors de la période de séduction de l’être aimé, cela ne serait pas grave. Mais cet aveuglement se poursuit pendant la relation. C’est bien quand elle est épanouissante. Mais quand elle est destructrice, bonjour les dégâts les amis. Petite-amie/petit-ami ultra-possessif(ve) qui vous éloigne de votre famille, vos amis pour vous accaparer.

L’excuse qu’on me donne quand je soulève le problème : « si je ne vois plus mon père /ma mère /mon pote c’est parce que Cynthia trouve que cette personne est inutile dans mon entourage. » un partenaire qu’on ne voit que selon le bon-vouloir de ce dernier :

- Tu ne trouves pas que Mike/Christie soit de moins en moins disponible pour te voir ? je demande

- Il/Elle est assez occupée ces derniers temps. Il/elle me fera signe quand ce sera plus calme, on me répond.

Quelques semaines plus tard, la rupture pointe à l’horizon et fout en l’air mes amis transis d’amour.

Vous allez me dire et toi dans tout ça ? Ma position par rapport à l’amour ? Suis-je aveuglé par ce sentiment. Certes, il m’arrive d’être subjugué par une demoiselle mais je garde mon côté rationnel sans arrêt. Elles ont des défauts et je les accepte s’ils ne sont pas insupportables. J’ai moi aussi des défauts alors je ne vais pas lancer la pierre à ma voisine. Je peux être attaché à une femme mais je sais que tôt ou tard elle peut sortir de ma vie en fonction des aléas de la vie. En gros, je suis un borgne alors que les autres sont des aveugles en amour.

Un matin où je déjeune mon meilleur pote, celui-ci m’interpelle :

- Stop ! Ça fait une demi-heure que tu me parles de cette fille ! J’en ai marre !

Mince ! Je suis passé dans le clan des aveugles !