Pablo, patientant debout devant l’entrée de la salle de concert.

J’entends la sirène d’un véhicule de pompiers. Le camion rouge s’engage dans la rue et s’arrête face à l’entrée. La porte arrière s’ouvre, quatre soldats du feu en sortent, en tenue d’intervention avec torches et masques à oxygène sur le visage. Ils se précipitent à l’intérieur de la salle de spectacle, protégés par leur équipement, contre la fumée sombre qui s’échappe de la porte d’entrée. Je me dirige vers le conducteur pour faire un topo de la situation. Une ambulance arrive peu de temps après, suivie par une autre.

Les premiers secours sont intervenus rapidement, moins d'un quart d'heure après mon appel. Dans ce genre de situation, chaque minute est précieuse et peut faire la différence. Les pompiers évacuent une à une les personnes restées coincées à l’intérieur. La plupart des gens sont à peine en état de se déplacer, ils semblent sortir tout droit de l’enfer, le corps complétement noirci mais vivants. Quelques-uns sont traînés à l’extérieur, inertes. Les infirmiers vont les prendre en charge en priorité. Pourvu qu’il ne soit pas trop tard.

Deux pompiers allongent sur le sol une fille qu’ils viennent d’extraire de la salle. Elle est inconsciente. Elle me fait penser à la guitariste du groupe, mais elle est si sale que je ne suis pas certain de la reconnaître.

La police a débarqué pendant que je causais avec le lieutenant de pompiers. Je dois leur parler aussi. J’ai eu quelques minutes pour réfléchir à ce que j’allais leur dire, mais je n’en suis pas moins inquiet pour autant. Il y a quelques points génants que je ne pourrai pas éclipser.