Dans la moiteur nocturne, te voilà, ronde et blanche. Toi, si discrète, tu es désormais pleine. Tu m'es ouverte. Tu es maintenant mienne. Admirateur de tes charmes lunaires, je t'ai vu éclipser peu à peu les étoiles. Tu t'es nourrie de leur éclat et ce sont tes courbes que je parcours du bout de mes doigts. Tel le premier pécheur, je suis explorateur d'une contrée inconnue. Je découvre les stries du temps sur ton corps et souris : il y a des hommes et des histoires dans chacune d'elle.

Je laisse la tiédeur de ton éclat m'envelopper. Mes mains glisser sur ton astre pudique. Ma virilité tendue vers toi. Dans ces capiteuses ténébres, je m'enorgueillis d'être le loup qui hurlera en toi.

Ô Séléné, cette nuit ou pour toujours, laisse-moi à nouveau t'honorer...