Partie 12 - Méaaras
Des bisouilles à tous et rendez-vous samedi prochain pour la suite ! :D
LAZARE
Partie 12 - Méaaras
Méaaras était un lieu de passage-clé pour les messagers et les armées elfes, bien avant d’être le refuges des centaures. Ici, personne n’était armé, tout le monde vivait dans une paix bienfaitrice, quoique très réglementée. Grâce à sa réputation de “zone blanche”, comme on appelait les villes n’ayant participé à aucune guerre ces dernières années, un bon nombre d’hybrides d’élémentaires et de démons y séjournaient temporairement ou définitivement, à l’abri de la folie des hommes et des nains ne souhaitant que leur extermination pure et simple. Ils se promenaient tranquillement au milieu de parjures et bandits en exil ou de mages en quête de tranquilité pour étudier.
Le brancard de Lazare traversa le camp intégralement. De petites tentes se dressaient de façon désordonnée à sa droite et à sa gauche, peuplées de diverses créatures marchandant, partageant et discutant gaiement. Des centaures, des elfes le regardait passer, le visage tordu d’une grimace à la vue de son état. Partout, des regards plein de pitié le dévisageaient, plongeant l’elfe dans un profond malaise. Il n’avait jamais vraiment apprécié être le centre de l’attention, préférant davantage les fourrés bien fournis et les ombres de la nuit.
A l’horizon apparut sa destination : un bâtiment primitif bancal, composé de boue et de bois séché posé maladroitement. Des cris et des gémissements s’échappaient de la porte, serrant son coeur d’appréhension. Où l'emmenait-ils ? Dès qu’il passa le seuil, il fut pris d’un haut-de-coeur. Il régnait dans la pièce sans fenêtre une odeur nauséabonde, mélange de peur, de mort et de décomposition. Devant lui, réparties sur deux rangées, des formes cadavériques s’agitaient faiblement sous des draps blancs, poussant de temps à autre une plante silencieuse ou un hurlement déchirant.
Lazare sursautait à chaque contact de ces mains sales, suppliantes, cherchant à aggriper les gardes dans de vains appels à l’aide. Des dizaines d’entre eux, toutes espèces confondues, étaient entassés dans l’espace exigu, les uns sur les autres, abandonnés de tous. Cette vision retourna l’estomac du messager, à la fois de douleur, de peur et d’écoeurement.
Si l’Enfer avait un visage, il était sûr qu’il s’agissait de celui-ci.
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