Partie 36 - Chute
Allez hop, à mercredi du coup :) J'espère que l'attente sera pas trop dure. MDR.
LAZARE
Partie 36 - Chute
Le souffle court, il ne savait pas ce qu’il était censé faire. Les oiseaux tentaient toujours de l’atraper, mais ils s’étaient faits moins nombreux. Il chercha une porte de sortie du regard. Pas de fleuve à l’horizon mais une caverne, droit devant lui, avec peut-être une crevasse dans laquelle il pourrait se camoufler. C’était sa seule chance.
Il mit une main en dehors de la charrette, un bec acéré vint immédiatement se planter dans sa main. Il la ramena sous la couverture en poussant un juron. Il devait protéger ses mains et son visage en priorité. Il attrapa les deux coins du tissu protecteur et fit un large noeud au niveau de son cou, ce qui créa une capuche improvisée qu’il mit sur sa tête. Il se mit à quatre pattes - ou plutôt à trois pattes - et fit bien attention à ne rien laisser dépasser. Son moignon lui fit cependant trop mal et il se laissa retomber au sol. Chaque mouvement lui serait douloureux, il en avait conscience, mais il n’avait pas tellement le choix.
“Vuyv we coip ti qettis. Me tovyevoup pi qiyv qet îvsi qos, se murmura t-il à lui même en serrant la prise sur la toile. Duyschi, Lazare.”**
Cinq mètres. Peut-être plus. Difficile de juger les distances avec un seul oeil valide. Il focalisa son regard sur l’entrée de la tanière et souffla longuement. Il enroula ses mains dans un pan de couverture et il se lança. Dès qu’il passa à l’extérieur, de furieux oiseaux cherchèrent à le planter.
Il rampa le plus rapidement qu’il put, concentré. Le sol était couvert de sang et un corps lui barrait la route, rendant le trajet plus compliqué que prévu. De plus, de manière inconsciente, il s’appuyait involontairement sur son moignon à chaque poussée et des étoiles commençaient à danser devant ses yeux sous la douleur lancinante. Alors qu’il escaladait maladroitement un corps, Lazare eut la mauvaise surprise de voir qu’il était toujours vivant. Le soldat elfe, terrifié, accrocha son pansement et l’arracha, avec les points de suture. L’elfe poussa un cri de douleur et se recroquevilla sur lui-même. Fulgurant, le mal le tétanisa. Du sang coulait en masse de sa jambe coupée et il se sentait faiblir de seconde en seconde. Il réunit ses dernières forces pour se jeter dans la grotte.
Coup de malchance, la grotte était en vérité un trou profond. Il chuta pendant longtemps, se cogna durement aux parois rocheuses et tomba dans de l’eau qui se rougit au contact de son moignon.
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** ”Tout va bien se passer. La situation ne peut pas être pire, se murmura t-il à lui même en serrant la prise sur la toile. Courage, Lazare."
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