Te souviens-tu de l'année de nos vingt ans ? Tu travaillais avec moi et tu m'as abordée timidement. Tu voulais savoir ce que j'écoutais alors pour passer le temps à la pause de midi. Qui aurait cru que tu deviendrais mon meilleur ami ?
 Pourtant c'est arrivé. Tu venais manger régulièrement chez mon ex et moi, tu dormais même à l'appartement une fois par semaine. Tu m'emmenais dans de chouettes endroits et, quand je me suis faite larguer, tu étais là pour me changer les idées.

 Pendant quelques belles années, tu me protégeais comme si j'étais ta soeur. Quand tu t'es marié, j'ai même été ton témoin. Quel honneur et quelle joie que d'avoir pu t'accompagner en cette si belle journée. Tu m'as présenté ta nièce, fier comme un paon de son travail sur les fleurs disposées sur les tables, la voiture et même le bouquet de ton épouse. Tu ignorais alors que tu me présentais celle que je considérerai comme une soeur et qui deviendrait ma coloc.

 Pensais-tu alors que si peu de temps après la cérémonie, quelques jours, trois semaines tout au plus, tu cesserais de me parler ? Que tu jetterais notre amitié aux orties ? T'arrive-t'il de penser à nos fous rires ? A nos soirées devant "La cité de la peur" à citer les dialogues par coeur ? T'arrive-t'il de te souvenir de nos voix se mêlant sur les chansons de Souchon ? Des fois où tu me chantais du Dream Theatre (y compris le jour de tes épousailles) ?

 Tu me manques.