Surprise
Je termine la séance essoufflée sous la surveillance de Roberto. Je m’hydrate tout en le regardant. Il semble satisfait et s’en va. Je suppose que j’étais épiée et grand bien lui fasse. Je range ma musique dans mon sac et part me doucher.
L’eau chaude me fait du bien et je reprends tranquillement mon souffle. Malgré mes erreurs, je m’estime chanceuse. Une autre et dernière chance m’a était donné et je me dois de la saisir.
Je ne sais pas combien de temps, il me reste. Peut être un an ou six ? Rien n’est sûr. Le cardiologue ne le sait pas non plus.
En m’observant devant le miroir, après avoir finir de me coiffer, je repense à mes proches. Si je dois en effet penser à moi, il me faut passer du temps avec eux.
Je suis heureuse de voir plus mes parents qu’avant surtout quelques jours la semaine ou le week-end. Par contre, ma sœur, qui vit toujours à New-York, me manque. Combien de fois, je lui ai proposer de revenir ? En parlant d’elle, je remarque qu’elle m’appelle. Je m’assois et lui répond :
— Coucou sœurette ! Quelle surprise ! Que me vaut ton appel, après deux semaines de silence ?
— Je sens de l’ironie Marta.
— C’est exact et tu n’as pas l’air de le prendre mal.
— Pas du tout. Tu me connais, moi et mon planning surcharger ! Je n’arrête pas de bouger. Et cela ne me convient plus. J’ai besoin de revenir voir ma petite sœur !
— Tu es sérieuse ?! Tu rentres ? Définitivement ?!
— Oui. J’ai un vol demain !
— C’est génial ! Tu l’as décidé quand ?
— Avant-hier. J’ai posé ma démission aujourd’hui, qui heureusement a était acceptée.
— Et, tu sais où tu vas dormir ? Tu as prévenu Carmen ?
— Je prendrais un hôtel ou effectivement, je dormirais chez elle.
— Toujours en froid avec les parents ?
— Maman ne te l’as pas dit ?
— Me dire quoi ?
— On a longtemps discuté pendant ton opération et elle est même venu me voir quelques fois. Mais juste un week-end.
— Ça ne se fait pas de me cacher tout ça ! J’aurais été heureuse de vous voir réconcilier ! Pourquoi rien me dire ?
— J’en suis désolé. Peut-être qu’elle voulait te faire une surprise.
— Bon, ce qui est fait est fait. Je ne vais pas commencer à vous vouloir pour si peu. Et papa ?
— Papa, on va discuter tout les deux à mon retour. Il a accepté à demi-mot quand je l’ai eu au téléphone, avant de t’appeler, de me pardonner. Mais il veut que je ne lui cache rien. Maman avait tenté de lui expliquer.
— Oui je comprends, il tient à écouter ta vérité. Le coup classique de papa. Comme pour Roberto.
— Oui tu m’en as déjà parlé. Sinon, avant que je te laisse pour préparer ma valise, tu vas bien ?
— Oui ! Je vais tenter un concours de chant pour un groupe de musique, au fond je les connais, enfin c’est une longue histoire, je te raconterais. Et là, je vais me reposer un peu avant le cours de théâtre. J’ai bien révisé pour l’examen d’Irène, tu sais, elle m’a proposé avec l’accord de Carmen et d’Alicia, de me faire passer un petit test de niveau dans une semaine. Si tu me voyais comme je retrouve ma forme d’avant !
— Je te crois petite sœur mais attention à ménager tes efforts. Souviens-toi, pas trop de…
— Arrête on dirait Roberto et maman ! Même papa joue les garde-fous !
— C’est par amour mais ça aussi ça te paraît évident.
— Oui.
— Bien, en tout cas, je suis heureuse de tout tes projets. J’ai si hâte de te retrouver !
— Moi aussi ! Tu m’appelles quand tu es arrivée hein ?
— Bien sûr. Aller, à demain, je t’aime.
— Moi aussi.
Je quitte l’appel en première et sourit encore cinq minutes avant de quitter les lieux. Je me repose sereine, les rêves pleines la tête.
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